La luminosité de l'arbre commença à augmenter de nouveau. Valla reculait pour s'en approcher. L'atmosphère environnante devenait presque palpable. Les soldats marquèrent un temps d'arrêt. Ils étaient éblouis et ne pouvaient plus viser correctement.

— Faites quelque chose, ordonna Sandra à Valentini en lui serrant le bras.

— Faites quelque chose... Faites quelque chose... Mais quoi ?

— Nous ne connaissons rien de leur technologie. Si Jasper-Gauthier les attaque, les conséquences pourraient être dramatiques !

Valentini se frotta le menton, perplexe. Puis il avança de quelques pas.

— Colonel ! appela-t-il.

— Tiens, vous utilisez mon grade, maintenant ?

— Oui, et je vous engage à faire de même avec moi. Je ne suis peut-être plus très au fait de l'organisation de l'armée française, mais j'ai un doute sur le fait que vous soyez suffisamment haut dans la hiérarchie pour prendre sur vous de déclencher une guerre...

— Que voulez-vous dire ?

— Que se passera-t-il, si vous l'attaquez et le blessez ? Ils pourront considérer ça comme un acte hostile et s'en prendre à nous.

— J'aimerais bien voir ça !

— Voulez-vous risquer la vie de vos hommes alors qu'il peut s'agir d'une simple ambassade ? Laissez-moi appeler mes supérieurs pour faire un point sur la situation.

L'agent sortit don téléphone et composa le numéro. Il savait n'avoir aucun réseau près de l'arbre, mais il mit néanmoins l'appareil à l'oreille. Jasper-Gauthier sortit son Glock et mit Valentini en joue.

— Posez ce téléphone.

Ce dernier abaissa le smartphone et lança un regard glacial à son adversaire.

— Vous êtes donc capable d'abattre un agent de l'état dans l'exercice de ses fonctions, uniquement par fierté ? Vous frôlez la cour martiale.

Puis il se tourna vers les soldats et les gratifia d'un regard circulaire.

— Vous la risquez tous, d'ailleurs. Si une guerre est déclenchée par cette unité, votre carrière militaire est finie !

— Ça suffit, Valentini.

— Capitaine Valentini, s'il vous plaît. Quoi que vous en disiez, je ne suis pas votre ennemi. Je pourrais vous relever de vos fonctions, colonel Jasper-Gauthier, mais je n'en ferai rien.

Le colonel éclata de rire.

— Assez de boniments. Lieutenant Beladj, veuillez procéder à l'arrestation de ces individus.

L'aide de camp hésitait clairement. Il regardait alternativement les deux hommes et l'extraterrestre. Il finit par baisser son arme.

— Bougez vous, Beladj !

— Non, colonel.

— Comment ?! Vous désobéissez ?!

— Je ne sais pas pour vous, mon colonel, mais je refuse de participer au déclenchement d'une guerre.

— Vous me paierez ça, mon gars. Qui va les arrêter ? Je sens que je vais remplacer mon aide de camp et j'ai besoin d'un candidat.

Les autres militaires s'entre-regardèrent et baissèrent leurs armes un à un.

— Soyez raisonnable, colonel, supplia Sandra. Appelez les hautes sphères de l'état. C'est là que les décisions doivent être prises, maintenant.

Jasper-Gauthier rengaina son arme d'un geste rageur. Il avait perdu cette manche. Mais cet extra-terrestre ne perdait rien pour attendre.

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