Sandra choque n'avait jamais mis les pieds dans un entrepôt, et encore moins dans la zone Delta 3 de Dourges. Aussi ne fut-elle pas surprise par le cordon militaire qui en assurait la sécurité. L'agent Valentini ayant fait parler son mutisme habituel, elle n'avait aucun moyen de savoir que cet entrepôt ne présentait rien de militaire, quelques jours auparavant, mais contenait des articles de sport.
Après les contrôles d'usage et la vérification de leurs accréditations, ils quittèrent la guérite du gardien pour entrer dans le hall du grand bâtiment où ils se retrouvèrent face à un officier peu avenant, avec ses cheveux blancs coupés en brosse et son air maussade. L'agent le salua poliment mais pas de façon militaire. L'astronome se demanda décidément pour qui il pouvait bien travailler, puisqu'il ne respectait pas les convenances propres à l'armée.
Leurs semelles résonnèrent sur la passerelle métallique qu'ils empruntèrent. Dans le silence, le chemin parut interminable à Sandra. Quand ils arrivèrent de l'autre côté, l'officier – un colonel si elle avait bien compris- les conduisit devant un box fermé.
— Je ne vous connais pas et n'ai aucune confiance en vous, aboya l'officier. Aussi, à la moindre incartade, mes hommes feront feu.
Sandra le regarda ahurie. Elle avait l'impression de se retrouver devant une caricature des GI-Joes auxquels son frère jouait étant jeune – de son côté, elle était plutôt télescope.
— Colonel Jasper-Gauthier, répondit calmement Valentini, vous respectez les ordres donnés et c'est tout à votre honneur. Mais je me fous royalement de votre confiance. J'ai une mission à accomplir. Si vous vous y opposez, vous en répondrez devant qui de droit. Ouvrez cette porte.
Rouge de colère, l'officier fit néanmoins signe au soldat de faction d'ouvrir le box. La porte glissa dans un bruit métallique. Sandra et Valentini entrèrent. Ce qu'ils virent n'était pas très différent de l'arbre découvert par le frère Pierrick. Cependant, les « racines » n'avaient pu percer le sol en béton et s'étaient étalées dans toute la pièce, comme à la recherche d'un point d'ancrage. Divers appareils avaient été posés autour et des hommes en blouse grise prenaient des mesures, l'air absorbés. L'un d'eux, un vieil homme aux petites lunettes rondes, se détacha.
— Et bien, que venez-vous faire ici ?
— Du tourisme, ironisa Valentini. Je viens voir si vous avez découvert la moindre chose.
— Et à qui ai-je l'honneur de parler ?
— Agent Valentini. Et voici mademoiselle Choque, astronome de son état.
— Astronome, hein ?
Le ton condescendant agaça immédiatement Sandra. Elle ne savait si c'était son sexe ou son âge qui gênait l'homme, mais il l'avait clairement prise en grippe.
— Nous avons déjà une équipe très compétente, complète et expérimentée, poursuivit le responsable.
C'était donc l'âge qui l'ennuyait.
— Mademoiselle Choque est ici en tant que conseillère spéciale. Sous mon autorité.
— Et quelle est cette autorité ?
— Supérieure à la vôtre, je vous suggère donc de collaborer. Nous avons vu une chose de ce genre se développer au milieu d'une forêt. Pouvez-vous nous dire de quoi il s'agit ?
Le vieil homme parut intéressé, mais ne posa aucune question.
— Nous ne pouvons tirer aucune conclusion réelle, pour l'instant. Mais nous avons analysé les éléments en notre possession. La chose qui se développe est bien vivante et constituée en grande partie d'énergie. La coque, quant à elle, semble naturelle au premier abord. Cependant, nous avons pu déceler une forme de circuits imprimés sur l'intérieur de la coquille.
— Ce qui signifie ? s'agaça Valentini devant le ton pompeux du vieil astronome.
— Que la coque a probablement été construite par des être intelligents... conclut Sandra.
VOUS LISEZ
Prémices
Science-FictionÇa y est, ils arrivent, tombant du ciel. Un héros de film sait comment il va réagir. Mais monsieur tout le monde ? 9 histoires seront publiées, à l'issue desquelles vous pourrez accéder à un sondage et choisir les 3 personnages principaux de l'histo...