Chapitre 22

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Inconnu : La marque ?

Toujours en tenant sa hache qu'il serre de plus en plus, il baisse les yeux qui se braquent sur moi. Alors qu'il était perdu, il finit par comprendre ce que tout ceci voulait dire.

Inconnu : C'est toi la porteuse ?

Alea : Oui...

Ses yeux continuent vers le bas venant poser sur mon cou, là où se situe la marque. Au même moment, j'en profite pour jeter un rapide coup d'œil en direction du fourreau de mon épée qui est au sol, à deux ou trois mètres de moi. Il s'est détaché lorsqu'il m'a fait tomber.

Inconnu : Putain... Pourquoi est-ce qu'il a fallu que vous reveniez ?

Il savait ? Il savait pour ce qu'il se trouvait de l'autre côté de la porte ? Ca voudrait dire que Rick avait raison et les soldats d'Asha ne sont pas gardés dans l'ignorance... À peine ai-je le temps d'y penser qu'il soulève à nouveau sa hache et, alors qu'il allait l'abattre, je me décale sur le côté de manière à esquiver et à attraper mon arme tout en reculant de quelques mètres. Des démangeaisons et des brûlures à plusieurs endroits de mon corps viennent m'attraper pendant que je me relève. Elle est là...

Inconnu: Qu'est ce qu'il se passe ?

Avec le peu de calme qui lui reste, il observe ses mains, tremblantes, tout comme les miennes qui se posent sur le manche de mon épée, prêtes à dégainer l'arme. C'est si brulant et froid en même temps. Cette sensation étrange s'accompagne d'une hésitation, alors que mes jambes commencent petit à petit à flancher, tout comme celles de mon adversaire. Ce n'est pas la peur de me brûler avec mon arme qui m'empêche de la dégainer, c'est tout autre. Alors qu'il attrape sa hache, je sens l'odeur du sang arriver... Et j'ai peur... Il rassemble ses forces et se met avancer dans ma direction, chacun de ses pas, difficiles, sonnent comme une lourde cloche résonnant dans ma tête.

Inconnu : Je vais te tuer... Pour ce que tu m'as fait...

Ses jambes cèdent sous son poid, ses forces le lâchent. Je me réjouis de le voir à terre juste avant que je ne finisse comme lui. Je n'arrive presque plus à bouger mon corps, il semble si lourd. Ma peau n'est plus, elle à été remplacer par de la roche ayant enveloppé mon corps. Ses cris de douleurs rythme le bruit sourd qui détruit lentement mes tympans. Cette fois c'est la bonne. Bret ne sera pas là pour me sortir de cet enfer... C'est enfin à mon tour... Les cris se transforment lentement en une voix qui m'appelle... Elle répète mon nom... Je l'ai déjà entendu, il y a longtemps... Qui-est ce ? Je n'arrive pas à savoir... Elle me dit de combattre... De me battre pour quelqu'un ou quelque chose, je n'arrive à pas savoir.



Tout me paraît sombre, tellement sombre... Mais quelque chose vient rompre ces ténèbres. Ils sont là devant moi, tous les deux couverts de sang, comme moi, au sol, sans vie, tout comme leurs regards qui me fixent.

"Bat toi alea"

Pourquoi ?

"Bat toi"

"pour ce qui compte pour toi"

"pour ta vie"

"pour ceux étant parti pour toi"

"pour ceux là pour toi"

"pour Meyla"

"pour Piret"

"pour ton futur"

"pour Hayle"

"pour Mady"

"pour nous"

"pour Bret"

"pour ton bonheur"


"fait-le pour toi."

"fait-le pour les libérer de ta conscience !"


Les libérer ?



Avec toutes mes forces restantes, je me relève et agrippe mon épée. Plus rien ne fait sens autour de moi. Les couleurs, les formes, les sons, les sensations, rien de tout ça tient la route, se déplaçant dans un enfer constant. Je brûle... Mais ce n'est pas ça qui m'arrêtera. Chaque mouvement est un douloureux fardeau. Mes pieds se posent les un après les autres sur un sol si mou et instable, le tout dans un vacarme incessant. Ma peau s'arrache, ne laissant apparaître que les muscles et les os. L'arme présente dans ma main ne semble pas avoir de forme définie, étant un mélange entre une épée, un bâton, un bras arraché, un fil et d'autres choses que je n'arrive pas à comprendre, s'imbriquant de manière très étrange. A mes pieds se trouve un corps se débattant dans un tumulte si strident qu'il en devient glaçant. Je prend mon arme à deux main et la lève vers le ciel. Ce mouvement est assuré par mes muscles qui finissent par rompre sous la force que j'exerce. Je lâche toute ma force sous le poids de la douleur, laissant la lame s'abattre sur le corps. Le bruit que fait celui-ci se répète dans ma tête alors que cette horrible sensation qui accompagne l'acte pétrifie chacun de mes membres.

Je ne sais pas quoi penser de ce que je vois ni de ce qu'il vient de se passer, jusqu'à ce que l'odeur du sang vienne jusqu'à moi et me fasse réaliser la situation. Me libérer ? De cette manière ? Non... Pas en tuant... Pourtant, elles m'ont dit de me battre... Le sang coule sur le sol, se propageant tout autour du corps jusqu'à mes pieds. Je recule un peu avant de tomber. Je n'arrive pas à quitter ses yeux vides.

Alea : Non...

Non. Non ! Non ! Non ! Non ! Je les revois ! Ils sont là ! Il n'y a aucune libération dans ce que je viens de faire ! Rien ! Ils sont encore là, à me suivre ! Arrêtez ! Laissez-moi ! Je vous en supplie ! Arrêtez ! Je veux que tout ça disparaisse ! C'est trop lourd ! Laissez moi tranquille ! Je n'ai jamais demandé à le porter alors lâchez-moi !

Pourtant tu y es entrée de ton plein gré.

Je–

Combien de personnes sont mortes pour toi ? Combien de vies ont été prises par ta faute ? Combien de sourires as-tu détruit?

...

Combien de rêves as-tu volé ?

Trop...

Tu mérites ce poids.

La Pyramide de DieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant