Chapitre 24

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Je n'arrive pas à la quitter du regard, tout comme Bret qui est assis à mes côtés, sur un banc en pierre qui se situe le long d'un bâtiment qui délimite une grande place se situant un peu près au centre d'Asha où de nombreux blessés sont soignés.

Alea : On va devoir la traverser, encore une fois...

Bret : Tu compte rester ici ?

Il me répond ainsi sans tourner la tête, décalant simplement son regard qui vient suivre un homme courant avec un blessé sur ses épaules, passant entre les soldats et les habitants de la cité venu aider ceux qui les avaient protéger, maintenant en mauvais état.

Alea : On sera rejeté.

Tout ce beau monde s'active dans un bruit constant constitué d'appels à l'aide, de pleurs et de cris de douleurs teintés d'un fond de rage et de haine, sentiment qui, de ce que j'ai vu, semble être propre à chaque personne présente dans cette foutue pyramide.

Alea : Tu as croisé Hayle ?

Il me répond d'un mouvement de la tête allant de gauche à droite.

Alea : Tu penses qu'elle s'en est allée ?

Cette fois, c'est un haussement d'épaules. Au même moment, une femme traverse elle aussi la place, accompagner d'un homme boitant, la jambe gauche couverte de son propre sang qui coule encore d'une plaie causée par une flèche dont il a pris le soin de ne pas enlever. Tous les deux ont leurs habits couverts de sang et leurs visages me sont familiers, ils faisaient partie du groupe de Rick. Chacun de leurs pas est accompagné d'un coup d'œil de la part des citoyens de la cité leur ordonnant d'accélérer le pas pour ne pas finir gisant au sol.

Victoria : Hey !

On tourne tous les deux la tête vers Victoria qui vient nous voir. Une fois près de nous, elle jette un coup d'œil vers les deux membres du groupe.

Victoria : Vous devriez faire comme eux.

Alea : Toi aussi.

Elle finit par les quitter des yeux en rigolant.

Victoria : C'est ce que je compte faire.

Mais celui-ci disparaît bien vite.

Victoria : On a vraiment été égoïste sur ce coup là.

Alea : Ce n'est pas égoïste de vouloir rentrer chez soi.

Victoria : Le faire au dépend des autres, ça l'est.

Alea : Aucun d'entre vous ne méritait de se faire rejeter comme ça, et de manière générale personne ne le mérite.

Victoria : C'est différent, c'était une nécessité pour le bien commun. Si personne ne se porte volontaire, alors il faudra faire des choix.

Alea : Et tu penses vraiment que ces choix étaient équitables ?

Elle plonge dans le silence l'espace d'un instant.

Victoria : Qu'est-ce que ça changerait ?

Alea : Il p–

Victoria : Tu l'as dis toi-même, que ça soit nous ou eux, personne ne le mérite.

Alea : Mais–

Victoria : Mais quoi ?

Elle serre les poing.

Victoria : De toute façon...

Elle se relâche.

Victoria : Vivre ici serait limite pire que de l'autre côté de la porte... Tout le monde ici nous déteste pour ce qu'il s'est passé... Et Adonis avait raison, ce n'est plus notre foyer...

La Pyramide de DieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant