Chapitre 28

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Alea : Maman continue à rabâcher le même discours, répétant sans cesse que je vais droit dans un mur en suivant les pas de papa et que je finirais comme lui...

Et moi j'ai toujours ce petit sourire nerveux en me disant que je suis comme elle, à rabâcher le même discours face à la tombe de grand-père, comme actuellement, en espérant qu'il l'entende d'où il est... Et ce avant d'aller rejoindre maman dans les champs pour l'aider. Je pourrais partir... Et la laisser seule dans sa galère ? Je pourrais... Je sens au même moment une main se poser sur mon épaule.

Maman : Dépêche toi, on a du travail.

Ouais, je pourrais très bien le faire...

Alea : Oui...

Mais je n'ai pas trouvé le bon moment. Je me contente de simplement suivre ce qu'elle me dit de faire...

Maman : Tu devrais enlever de ta tête tout ce qu'il a dit durant des années. Les armes ne nous ont rien apporté à part la mort.

Alea : C'est pas ce qu'aurait dit papa.

Un claquement sur mon visage. La trace d'une main sur mon visage.

Maman : Je t'interdis de parler de lui.


Elle ne m'aime pas.


Je ne suis qu'une simple erreur.


Quelqu'un qu'on ne veut pas.


Une chose qui ne peut rien faire de grand dans sa vie.


Je dois lui prouver le contraire.


Et si c'était le moment ?


Je me souviens de ce moment... Ouais... Ça me revient...


À ce moment-là, terrifiée, j'ai attrapé mon épée pour faire face à cette atrocité de la nature qui se tenait dans le salon. Son apparence m'est floue... Nan je m'en souviens plus. Mais il était là, nous observant avec envie après avoir détruit un des murs de la maison pour y entrer... Je tremble face à cette chose... La seule chose dans ce monde qui à réussi à faire tomber l'humanité de son piédestal... La chose qui tuera l'humanité... Un parasite.

Maman : Au secours !

Elle est terrifiée, restant tétanisée derrière moi.

Maman : Aidez-nous !

Ses cris ne font qu'attirer l'attention de cette bête tout en se dissipant parmi ceux qui se font entendre à l'extérieur. Mes mains tremblent ce qui se répercute sur ma manière de tenir l'épée que m'a léguée grand-père à sa mort. Le parasite remarque ce manquement dans ma garde ce qui le pousse à s'approcher lentement pour faire grandir cette faiblesse en moi. Je ne dois pas le laisser gagner ! Je prends une profonde respiration, place mon arme au-dessus de ma tête et lui donne un coup surpuissant qu'il contre facilement avec une de ses pattes tout en me désarmant, envoyant l'épée valser dans les airs avant de s'abattre contre un mur et tomber au sol. Il s'apprête à riposter mais j'esquive et, par pur instinct, je vais me cacher derrière ma mère pour ne pas me prendre son prochain coup. Elle se le prend de plein fouet. Son corps voltige dans la salle sous une pluie de sang. J'en profite pour aller chercher mon arme. Je l'attrape tout en tremblant... Énormément... C'est la première fois que je tremble autant... Pourquoi ?! Je me suis entraîné sans arrêt ! Sans cesse, tous les jours, alors pourquoi est-ce que j'ai si peur ?! Pourquoi est-ce que je ne suis pas comme grand-père !

Maman : A– Alea...

Je tourne la tête vers ma mère qui gît au sol, contre le mur.

Maman : F– Fuis... Tu vas... Mourir...

Fuir... Est ce que c'est ça que je dois faire ? Fuir par peur ? Tout s'en mêle dans ma tête alors qu'il s'approche, prêt à en finir avec moi.

Maman : Pars...

Est-ce que c'est ce que grand-père voudrait que je fasse ? Non... Bien Sûr que non, il voulait que je soit une personne qui n'a pas peur de la mort...

"J'ai perdu toute emprise sur la réalité... J'ai perdu toute peur de la mort."

Perdre toute emprise sur la réalité ? Qu'est ce qu'il veut dire par là ? J'observe attentivement le parasite s'approchant de moi.

Alea : Je vois...

Je me calme, lentement, comme je peux, fermant progressivement les yeux, me perdant dans mes pensées, quittant progressivement mon corps vers celui d'un autre... Un corps bien plus sain, calme... plongeant ainsi dans ses pensées et abritant les miennes parmi les siennes...


Ma peur est morte.


En ouvrant les yeux, le parasite qui me faisait face à disparu. Il ne reste plus que ma mère, sans vie, ainsi que la maison intacte mais elle aussi vide. Sans bouger, je la regarde, les yeux dans les yeux. Ils me fixent, sans me lâcher, vide de vie. Du coin de l'œil, je peux même apercevoir mon père et ce malgré le fait que je ne l'ai jamais vu. Sa silhouette est là, à ses côtés, lui aussi vide de vie. Après un long moment à les regarder, j'attrape le fourreau de mon épée, insère l'arme à l'intérieur et me tourne vers la porte d'entrée de la maison qui m'appelle depuis que je suis arrivé. Je m'approche de celle-ci, pose ma main sur la poignée...

"Je n'ai pas eu de regrets, de peur, de tristesse ou quoique ce soit en voyant ma mère...

Morte...

Juste un sentiment de liberté"

Est ce qu'elle était réelle ?

Tu doute de ce qui t'es arrivé ?

Je n'arrive plus à savoir ni même comprendre ce qu'il s'est passé récemment.

Tu sais, c'est normal de douter, de ne pas savoir ce qui est bon ou non, d'avoir peur de certaines choses car on n'arrive pas à les comprendre.

Doucement, j'ouvre la porte avec sa réponse.

Tu la fascines Alea et c'est très divertissant...

Elle veut continuer à jouer avec toi. 

La Pyramide de DieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant