Chapitre 29

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Alea : Bret !

Il ne réagit pas, ne bouge pas, ne lâche pas son arme. Ses yeux, grands ouverts, sont rivés sur le garçon qui venait de m'agresser. Ce dernier est prêt à se battre, toujours en appuis sur ses pieds et ses mains. Entre ses habits faits en fourrure et sa manière de se tenir avec ses mains, j'ai l'impression que l'on a affaire à un homme sauvage. Il se met alors à faire d'étranges bruits venant du fond de sa gorge. En réponse, Bret avance d'un pas.

Mady : Arrête !

Mady, qui se trouvait derrière Bret, se jette sur lui et le serre fort contre elle, les larmes aux yeux.

Mady : Il ne veut pas se battre !

Bret ne bouge pas, il reste immobile face à son adversaire.

Mady : Ne lui fait pas mal, il a peur !

Le garçon se met à reculer, lentement, sans nous tourner le dos tout en faisant ces mêmes bruits de gorge.

Il tremble.

Il est apeuré.

Il finit par s'enfuir à pleine vitesse dans la forêt dorée. Le bruit de l'arme de Bret tombant au sol attire mon attention et, en tournant la tête vers celui qui la tenait, je le voit conforter Mady, utilisant ses bras pour la protéger.

Bret : Désolé de t'avoir fait peur.

Elle le serre encore plus fort.

Bret : Ça va aller.

D'un mouvement de la main, j'essuie le sang qui commençait à couler sur mon visage pendant qu'ils se séparent lentement.
Bret : Ça va Alea ?

Il n'y a aucune trace de sang, pas une seule présente sur ma main, comme si le liquide avait disparu.

Alea : Ouais...

Elle a peur.

Alea ?

Non, la forêt.

C'est vide... Encore. En suivant le garçon qui avait fui, on a fini par tomber sur des habitations au milieu de cette forêt, toutes faites de bois doré provenant des arbres aux alentours. Je reste planté au milieu de la pièce principale d'une des maisons qui compose le village, cherchant quelque chose d'intéressant mais il n'y a absolument rien. Quelques meubles, un foyer de feu éteint, un lit de feuille posé au sol... Mais aussi de la poterie dispersée un peu partout malgré le manque flagrant de décoration, des repas entamés disposer un grand bol posé par terre, entourés de pierres qui devaient sûrement servir de chaise. La vie c'est arrêter d'un seul coup... Je vais alors m'asseoir sur l'une des pierres disposées par terre et prends une poignée de la nourriture présente dans le bol. Ça ressemble étrangement à du riz mais bien plus fin et très gluant.

Alea : C'est vraiment de la nourriture ?

Je la remets là où je l'ai trouvé, me lève puis sors. Les symboles présents sur le mur de la maison d'en face attirent mon regard. Je les avais remarqué en arrivant ici mais je ne m'étais pas penché dessus. Un simple enchaînement de ronds, de losange, carrés et triangles, parfois barré de différentes manières. Je n'arrive pas à comprendre. En plus, les reflets de la lumière sur l'or rendent les symboles difficiles à discerner. Je me dirige donc vers l'autre bâtisse à côté, ouvre la porte qui brise le silence morbide qui règne dans le village avant d'y entrer. Je ne peux pas m'empêcher de lâcher un profond soupir en voyant qu'il n'y a rien de différent, toujours personne, puis... Un cri, un hurlement lointain et glaçant.

La Pyramide de DieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant