La Pyramide de Dieu

Chapitre 4

Hayle : Meyla...

Tout en marchant les uns après les autres, entre les arbres, le reste du groupe se tourne d'un coup vers la trentenaire qui se tient à l'arrière de celui-ci.

Hayle : Jusqu'où comptes-tu aller comme ça ?

Nos regards font alors le mouvement inverse, se tournant vers celle qui se tient à l'avant.

Meyla : Eh bien...

Elle se met alors à observer l'épaisse forêt qui se trouve autour de nous sans trop savoir quoi en penser.

Meyla : Je ne sais pas exactement, j'espère juste trouver une sortie... Ou au moins un lieu où l'on sera en sécurité...

Elle sourit, sûrement dans l'espoir de nous rassurer mais aussi de se rassurer. Hayle laisse échapper un fin soupire.

Hayle : On te suit.

Meyla observe pendant un moment Hayle, perturbé, avant de se retourner et de reprendre la route pour nous guider. Elle semble complètement perdue depuis notre entrée dans la pyramide, comme si toute sa confiance en elle avait disparue. Je jette un coup d'œil par-dessus mon épaule pour apercevoir Hayle, qui ferme la marche, la tête baissée. Pourquoi est-ce qu'elle ne prend pas la tête du groupe ? Je n'ose pas lui demander, par peur... Peur de faire quelque chose qui les dérangeait... J'ai peur de rater mon coup donc je me contente d'avancer avec eux sans dire un mot.

Piret : Je me demande bien quels autres dangers nous attendent ici.

Ses paroles me font froid dans le dos. Cette manière de parler de ces choses qui ont tué les autres...

Hayle : Pourquoi, t'as hâte d'en voir d'autres ?

Piret : Non, pas spécialement, c'est juste que ça m'intrigue.

Bret : Je préfère ne pas imaginer.

Je lève la tête, la lumière qui traverse le toit feuillu de la forêt ne semble pas avoir diminué. Combien de temps s'est écoulé depuis notre arrivée ? Et ce lac... Et cette chose qui s'en ai pris aux morts... Ces cris de douleurs et ces corps... Puis leurs paroles... C'est comme si ce qu'il venait de se passer il y a quelques minutes ou heures, je ne sais plus exactement, n'était pas si important que ça. Plus le temps passe, plus je me demande s'ils sont tous fous et inconscients, ou lucides et réfléchis.

Meyla : Hey, regardez.

Elle s'arrête, comme nous, puis pointe du doigt les murs en bois d'une bâtisse qui ressemble à une maison, au loin. Prudemment, nous nous rapprochons de construction en gardant en tête les événements s'étant passés précédemment. Plus nous avançons, plus notre objectif se dévoile. La végétation qui nous entoure fait place à une imposante clairière avec, en son centre, une maison en bois. Nous restons là, debout, à observer l'édifice qui se trouve à quelques mètres devant nous. La forêt ne vient en aucun cas empiéter sur l'espace environnant de la maison, nous permettant ainsi d'avoir une vue d'ensemble sur celle-ci ainsi que sur le mur de la grotte qui se dresse juste derrière elle. Le regard de chacun est rempli d'émerveillement face à cette trace laissée par l'humanité.

Aléa : Alors il y a d'autres aventuriers...

Piret : Il y a eu, la maison semble abandonnée.

Il n'a pas tord, de nombreuses plantes ont poussé sur certains murs en mauvais état.

Hayle : Bon, allons voir ça...

Elle passe devant nous tout en attrapant un couteau de lancé, alors, comme elle, je pose une main sur la poignée de mon épée, toujours rangée dans le son fourreau, à ma ceinture. Une fois arrivé au niveau de la porte d'entrée qui était en face de nous, notre petit groupe se sépare. Je reste aux côtés de Hayle qui ouvre lentement la porte, toujours sur ses gardes. Du coin de l'œil, j'aperçois Piret et Bret s'éloigner de nous en longeant le mur sur notre gauche avant de disparaître derrière la maison. Meyla, quant à elle, part sur la droite tout en observant deux sceaux en bois renverser dans l'herbe. Le grincement de la porte s'ouvrant doucement vient alors me sortir de mes pensées. J'entrevois l'intérieur qui est plongé dans la pénombre à cause des volets de la maison, tous fermés.