Chapitre 27

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Nous sommes ses jouets... Rien d'autre que ça ? C'est tout ce que nous sommes ? En jetant un coup d'oeil à Mady, assise contre une des parois de la pièce, à mes côtés, je me conforte à l'idée que c'est bel et bien vrai.

Bret : Vous n'êtes pas là.

Il attire tout de suite mon attention, lui qui est debout devant le sablier.

Alea : Comment ça ?

Bret : Vos corps ne sont pas dans le sablier.

Alea : Ils sont peut-être cachés sous d'autres corps.

Bret : Aucun corps n'est caché. Ceux qu'on vois dépendent d'où on se trouve par rapport au sablier.

Il se met à marcher autour de celui-ci, allant jusqu'à faire un tour complet.

Bret : Non, il change quand on ne s'en rend pas compte.

Alea : Qu'on y soit ou pas, qu'est ce que ça change ? On reste bloqués ici.

Il pose sa main contre la parois en verre.

Bret : Alea.

Il se tourne ensuite pour me faire face avant de pointer l'épée que je garde dans son fourreau, attaché à ma ceinture.

Bret : Tu peux briser le verre ?

Briser le verre ? Qu'est ce qu'il veut f– Oh, je vois... Je me lève, m'approche tout dégainant mon arme.

Alea : Tu veux détruire son coeur... Tu as pensé aux répercussions ?

Bret : Au moins on ne sera plus ces jouets.

Il n'a pas tort... Mais bon... Après un instant d'hésitation, je prépare mon coup avant de violemment l'asséner... Rien... Pas même un bruit. On se regarde tous les deux avant que je lui donne l'arme pour qu'il puisse lui aussi essayer. Il frappe violemment le sablier mais encore une fois, rien. Mady se met alors à soupirer en voyant nos tentatives.

Alea : C'était trop beau pour être vrai.

Je range l'arme et repars m'asseoir contre un des murs. On a eu le temps de tout essayer mais rien n'arrive à nous faire sortir. Traverser plusieurs fois la porte, la détruire, attendre, casser un des murs... Tout... Mais rien... Rien ne change.

Mady : Dit, Alea, il y a quoi en dehors de la Pyramide ?

Alea : En dehors...

Mady : Oui.

Alea : Hum... il n'y a pas cette sensation d'avoir la mort à ses côtés...

Je lève les yeux au plafond, cherchant autre chose.

Alea : Et il y a plus de liberté.

J'espère qu'un jour je reverrai le ciel bleu.

Mady : Mais alors, pourquoi es-tu venue ici ?

Alea : Je–

J'aurais pu y rester... J'aurais dû y rester... Je me suis toujours dit que la chute progressive de l'humanité m'a forcé à venir ici... Mais... J'ai plus l'impression que c'est un mensonge que je répète. Pourquoi est-ce que je fais ça au juste ? À quoi bon ?

Alea : Je ne sais pas.

Pourquoi est-ce que je suis là ? Je n'ai pas de réponse... Je n'ai pas la réponse à sa question...

Mady : Alea ?

Pourquoi est-ce que j'ai peur de ça ? Peur de ne pas pouvoir répondre à une question aussi simple... Mes mains tremblent. C'est terrifiant.

La Pyramide de DieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant