La Pyramide de Dieu

Chapitre 40

Premier Acte

Des pleurs. L'enfant venait de naître. Une petite fille qui sera capable de grandes choses que disaient ses parents. Un petit bonheur réconfortant dans ce monde de brutes comme le décrivait son grand-père. Cependant, ce bonheur était pour l'instant tâché de pleurs, marquant au fer rouge cette famille.

Deuxième Acte

Des pleurs. C'est ce qui vient ruiner le silence mortel. Les pleurs d'un bébé, dans les bras de sa mère, entourés par ces visages clos qui disparaissent les uns après les autres pour ne laisser que la mère, son enfant et là où repose maintenant son mari, ayant trouvé la paix pour l'éternité.

Troisième Acte

Des pleurs. Les mains détruites par le labourage des champs et les entraînements à l'épée, elle continue à utiliser son arme en bois, encore et encore. Le sang coule sur ces mains, les larmes coulent sur ses joues, mais elle continue malgré la douleur, encore et encore.

Quatrième Acte

Des pleurs. Cette fois-ci, sa mère n'est pas là, elle est seule. Son grand-père à rejoint son père, mais personne n'est là pour un dernier adieu. Seule sa petite fille est là pour le remercier d'avoir cru en elle. C'était la seule personne à l'avoir fait selon elle.

Cinquième Acte

Des pleurs. C'est la seule réaction qu'elle a en prenant la mer, en voyant sa terre natale s'éloigner. Elle n'y reviendra plus, elle le sait sûrement, ou peut être pas, qu'importe, ce n'est pas ça qui cause toutes ces larmes. Elle est seule, sa mère l'a quittée.

Sixième Acte

Des pleurs. Elle est seule.

Non...

Un par un, ses amis disparaissent.

Non...

Même ses amis les plus proches, tous par sa faute.

Alors que mes yeux étaient rivés vers la scène, je vois Bret s'écrouler au sol. Il se met à cracher du sang comme il ne l'a jamais fait, le tout dans une douloureuse agonie.

Alea : Bret !

Je me dépêche pour le prendre dans mes bras mais au dernier moment, je me retiens pour éviter de le tuer par erreur à cause de la marque.

Alea : Mady !

Elle le regarde, complètement tétanisée. Je me tourne alors vers le monde qui nous entoure, qui nous regarde surpris par ce qu'il se passe.

Alea : S'il vous plait, aidez le !

Pas toi, je t'en supplie.

Alea : Faites quelque chose ! Il va mourir !

Aucun d'entre eux ne bouge pendant qu'une mare de sang se forme autour de lui.

Alea : Mady !

Elle s'assoit près de lui et le prend dans ses bras qui se tâchent de sang.

Mady : Bret...

Il sourit.

Bret : Oui...

Je viens me mettre à genoux à leurs côtés.

Alea : Ça va aller, d'accord ?

Bret : Non...

Alea : Si, crois m–

Il crache à nouveau ce liquide rouge jusqu'à vomir.

Bret : Arrête de mentir...

Il n'y a plus rien autour de nous, rien à part son sourire qui, même brisé, reste pur et honnête.

Bret : Je ne me suis jamais senti aussi humain qu'avec vous...

Alea : Non...

Avec les quelques forces qu'il lui reste, il pose sa main d'un rouge sale sur le joue de Mady.

Bret : Parce que c'est ce que vous êtes... Non ?

Il sourit pendant qu'elle glisse lentement sur son visage avant de s'écraser sur le sol.

Alea : Non... Non... Tu n'as pas le droit !

Je prend son corps des mains de Mady qui se pousse pour éviter de me toucher.

Alea : Tu n'as pas le droit de m'abandonner toi aussi ! Qu'est-ce que je vais faire sans toi ?! Hein ! Pourquoi toi ?!

Mes larmes tombent sur son visage vide de vie et je le serre contre moi. Je veux qu'il reste avec moi, il est censé rester avec moi... Mais rien ne se passe... Pour une fois, c'est bel et bien la réalité...

Alea : Pourquoi toi... Pourquoi...

Tu n'avais pas le droit.