Chapitre 26

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"Tu as dû rêver".

Oui.

Non, c'est pas possible... Ce n'était pas tout autant irréel que cette Pyramide... Pourtant... Je ne sais pas... En relevant la tête, j'aperçois Bret et Mady ayant pris de l'avance sur moi, marchant péniblement entre les arbres dont les feuilles recouvrent le haut de notre tête, dans la neige qui nous arrive jusqu'à mi-mollet et ce froid que je ressens même plus. Ce dernier est si persistant et agressif qu'il a complètement ravagé notre peau. Tout ce que l'on fait c'est marcher dans une direction que Victoria pense être une faille. Ma peau est si sèche... Mes mains sont rouges et tremblent.

Bret : La faille !

Bret et Mady me font signe de loin ce qui me pousse à accélérer le pas jusqu'à les rejoindre. Chacun de mes pieds s'enfonçant dans la neige amène un choc, une douleur si violente. Parfois, je me demande même si ma peau ne va pas s'enlever en bougeant. Je finis par les rejoindre et j'aperçois enfin la faille et son voile brumeux.

Alea : Enfin...

Sans un mot de plus, on s'avance tous les trois vers cette porte donnant sur l'inconnu avant de s'y engouffrer, entrant dans ce voile blanc. Alors que je perds de vue Bret et Mady dans la brume, je sens l'air se réchauffer à une si grande vitesse que ça en est agressif. Lentement, à force d'avancer, la brume devient plus claire et se dissipe jusqu'à ce que l'on en sorte tous les trois. Il n'y a qu'une pièce... Un simple pièce carré, dont les murs rocheux ont été taillés par l'homme. La pièce est éclairée mais, aucune source de lumière n'est et ce malgré le fait que nos ombres sont visibles au sol. Au centre se trouve une sorte de statue d'argile à la forme humaine, ne représentant ni un homme ni une femme, priant devant ce qu'il semble être un immense et étrange sablier dont le sable à été remplacé par d'innombrables corps humains. Une sensation que je n'avais encore jamais rencontré me force à me retourner pour que je me rende compte que la faille que nous venons de traverser n'est plus ici, remplacée par une simple porte en bois. Je m'avance lentement puis ouvre cette porte qui donne sur une pièce similaire, avec ce sablier morbide au milieu. Je passe la porte et m'avance jusqu'au sablier. Derrière celui-ci surgit alors Mady qui croise mon regard, terrifiée.

Alea : C'est pas vrai...

En me retournant, je ne vois plus la porte que je venais d'ouvrir. Elle a tout simplement disparu sans laisser de trace, comme si elle n'avait jamais existé. Je fais le tour du sablier et retombe sur cette statue d'argile mais surtout cette porte se trouvant derrière lui.

Mady : On– On est bloqués ici ?

Alea : Non... Ça ne peut pas être réel...

C'est pas possible ! Je retente à nouveau en ouvrant cette porte mais cette fois-ci elle s'ouvre à un autre endroit de la pièce et disparaît une fois que je la passe.

Mady : A– Alea...

En la regardant, je sens sa peur l'attraper, ses jambes et ses mains veulent céder à la panique pendant que ses yeux s'écarquillent. Tout comme elle, je commence moi aussi à sentir cette peur qui grandit en moi et qui me pousse à sourire pour la calmer.

Alea : Putain...

Au même moment, un corps qui était présent dans la partie haute du sablier glisse dans le petit trou pour tomber dans la partie basse où un nombre important de corps s'étaient déjà entassés.

Statue : Encore un mort.

Alors qu'on pensait tous qu'elle était inanimée, la statue d'argile qui priait devant le sablier se relève.

Statue : C'est rare de voir des humains ici, au cœur de la Pyramide.

Il reste les yeux rivés sur les prochains corps, prêts à tomber.

La Pyramide de DieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant