The broken Puppet ⟦Illumi Story + Hisoillu⟧ EN PAUSE

Ⅲ) Chapitre 49 -Renard🃏-

21 juillet 1995.

En ouvrant doucement les yeux, mon champ de vision m'offre le visage de Kuroro en gros plan.

– Pourquoi ton visage est-t-il aussi proche ? M'as-tu embrassé ? ♦

Il s'éloigne doucement, le regard toujours fixé au mien.

– Non. Tu me déconcertes. N'as-tu pas remarqué ma présence ? Es-tu aussi apathique ?

Clairement pas. Ma capacité de réaction est très vive. Ça fait un bon moment que j'ai ressenti sa présence, cependant je voulais encore profiter du paisible vide dans ma tête et de la douceur du matelas.

J'ai toujours senti ce qu'Illumi faisait lorsque nous étions côte à côte, particulièrement au lit. Il y a eu des matins où il me fixait, des matins où il m'embrassait, des matins où il me charmait. Il y a eu des nuits où il arpentait dans notre chambre, des nuits où il se livrait des duels avec lui-même, des nuits où il pleurait mollement. Je me remémore aussitôt de ce jour, où il eut fait cette crise avant de prendre fuite. J'avais entendu ses souffles sensibles réduits presque aussi bien que ses pas d'assassin. L'oreiller était mouillé comme une éponge et le sang de ses griffures avait taché le lit.

– Non, m'exclamé-je en essayant de ranger les traces du passé. Je t'ai remarqué. Je savais que tu n'allais pas tenter de me tuer, donc je n'ai rien fait.

Son sourire s'étire doucement.

– Je sais, je sais. Tu as de la ruse, tu as la capacité de réaction et la prudence d'un renard, tu m'as remarqué depuis approximativement vingt minutes, cependant... il ouvre grand les yeux comme pour me prévenir. Illumi est là.

– Hein ? Je me recourbe instantanément. Où ça ? Depuis quand ? ♦

– Quinze minutes, dans le salon, répond-il calmement. Ton ensemble.

Il aplatit la pile de vêtements sur mon visage et sors aussitôt de la chambre.

– Prépare-toi, on part dans trente-minutes.

Je papillonne des yeux pour me revivifier, puis file directement vers la douche. J'enlève mon pyjama et je m'arrête un instant pour regarder mon corps devant le miroir. Les pyramidals de mon abdomen mettent en évidence ma taille en sablier. Mon torse est bien bombé, et j'ai les bras bien musclés. Je me demande bien qu'est-ce qui m'a pris de complexer hier ? 

Je m'étire en baillant fort.

La confiance en soi prime, mais pour atteindre la perfection, il est nécessaire de douter sûrement.

Mes gestes sont lents. Sous le coup des jets d'eau, je songe profondément mais pas tellement, sinon je risquerais d'y rester deux heures.

Je ne dois pas laisser mon ego s'écrouler.

Je me poudre légèrement le visage, me gèle les cheveux et m'habille en faisant attention à chaque pliage de ma chemise, ainsi qu'au niveau idéal du serrage de mon corset. Après m'être brosser les dents, je mâche mon chewing-gum à la framboise, et enfin, j'enfile ma bague et mon bracelet.

Ah ! Que je suis admirable.

Je sors en jetant un clin d'œil au blondinet et au noiraud. À côté, Illumi regarde le paysage par la fenêtre. Mon regard divague aussitôt sur la forme de son corps. J'avais raison, le corset le rend d'autant plus attrayant. Lorsqu'il se tourne, je me détourne en faisant mine de contempler le tableau en dessus du canapé.