Ⅰ) Chapitre 15 -Le bal-

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Soie, laine, coton, maille, cuir, velours...

Machine, règles, ciseaux, mètres ruban, craies tailleur, papier à décalquer, épingles et aiguilles...

Tout est là!

Je les range au plus profond de mon armoire. C'est surprenant, je trouve plus de richesse à ces matériaux qu'en mes exploits d'assassin. Je songe à ce que la vieille du magasin m'avait dit:

— vous êtes plutôt cultivé, vous devriez vous lancer dans le domaine de la mode plus tard.

Il est vrai que la mode est un sujet qui m'a toujours intéressé depuis mon plus jeune âge, mais je ne me le permettrais pas de renoncer à ma carrière d'assassin, le business familial est plus important que tout.

Il est 22h, l'air est froid. Quelques nuages flottent encore dans le ciel et empalent le teint bleu profond du ciel. Je ne suis pas vraiment d'humeur à me mettre au lit et à penser à ma vie toute la nuit. Je ferme les rideaux, puis m'avance vers la commode pour me regarder dans le miroir. Je fais des grimaces, me stoppe quelques secondes puis me met à mimer les expressions de visages à la télé, la peur des domestiques, l'autorité de mes parents, l'air mesquin d'Hisoka. Après une demi-heure, mon visage paraît toujours aussi faux. Je me détache du miroir, je me sens affreux, horriblement affreux. J'ai des gros yeux tout noirs. Ils ne dégagent aucun éclat, aucune autre couleur. Je ressemble à un thon. Je ne vois pas comment on peut me comparer à une poupée... 

Je soupire.

Mon attention est de nouveau portée à ma garde-robe. L'ambiance nocturne s'accorderais bien avec mon haut Qipao bleu. Je le sors de mon armoire puis l'enfile. Je relève ma tête et regarde mon apparence dans la glace. C'est mieux. Je suis plus raffiné comme ça. Je passe mes mèches de cheveux derrière mes oreilles. J'observe les traits de mon visage opale. Je mets ensuite mon pantalon Hanfu blanc. Je trouve que le blanc et le bleu sont deux couleurs qui s'accordent harmonieusement ensemble. Je me sens beau. Un sourire de satisfaction se dessine doucement le long de mon visage.

– Bonsoir Illu.

Je sursaute légèrement. Je croise le regard d'Hisoka par le reflet du miroir. Il me détaille de haut en bas. Il semble aussi surpris que moi. La fenêtre est compétemment ouverte et les rideaux s'étendent sur le sol.

Comment ai-je pu ne pas remarquer son arrivée !?

– Que fais-tu ici? demandé-je perplexe.

Tu as encore oublié ton pull chez moi.

Mon visage se tourne à moitié en sa direction.

– Pose le sur le lit, ça ira.

Je sens qu'il ne me lâche pas du regard.

– Hey Illumi, m'interpelle-t-il d'une voix douce, retournes-toi un peu?

Je me fige quelques secondes en m'interrogeant sur ses intérêts, puis finis par me retourner doucement. Ses prunelles brillent comme des opales de citrine.

– Tu vas quelque part? dans un restaurant chic peut-être?!! S'exclame-t-il.

Chut! baisse d'un ton, murmuré-je, non je ne peux pas sortir la nuit.

– Pourquoi tu es habillé comme ça dans ce cas? me demande-t-il en m'accompagnant dans mes chuchotements.

– Je voulais juste essayer mon nouveau haut.

Je détache ma vision de lui. Il s'avance doucement vers moi, ses pas sont légers mais je parviens à les tracer. Il s'arrête et me regarde une deuxième fois de haut en bas.

– Tu as vraiment une taille de mannequin, constate-t-il.

Quoi?! Qu'est-ce qu'il me raconte encore celui-là! Je m'efforce à ne pas transparaitre mon étonnement. Je sens que mes tempes me chauffent.

 Ah.

Il lève soudainement mon menton avec le bout de son index.

J'adore la forme de ton visage, tes traits sont déjà d'une finesse...

J'ôte sa main puis baisse ma tête pour éviter la vue de ses yeux profondément éclatants. Je sens le sang me bouillonner les joues. Il s'accroupit puis approche son visage du mien. Ses yeux s'écarquillent, et sa bouche s'entre ouvre légèrement. Mon visage doit être bizarre... Je pose mes mains sur son visage pour qu'il cesse de me regarder de cette sorte.

Arrête de me regarder comme si j'étais une fille...

Je sens son sourire se former sur les paumes de mes mains.

- Que tu sois un mec ou une fille, ceux qui te regarderont seront envieux de toi à l'heure qu'il est. Tu devrais t'habiller comme ça plus souvent.

Il enlève doucement mes mains de son visage et se relève. Je fronce les sourcils à la vue de son air joueur.

– Bon tu as déposé mon pull maintenant tu peux partir.

– J'ai encore quelque chose à te demander.

Je lève ma tête et plonge mes iris dans les siennes pour lui dire que j'écoute.

 j'aimerais t'inviter au bal l'août prochain.

[...]

– Mais tu es complètement fou! Pourquoi faire et pourquoi moi?

– En fait, j'ai besoin que tu tues un professeur qui s'y trouve. C'est un pédophile.

– Comme toi? dis-je avec un rire narquois.

– N'importe quoi ! J'attends pour toi, quatre ans de différence ce n'est pas énorme, et puis c'est tes capacités qui me rend dur.

J'arrête soudainement de rire et le lance un regard dégouté. 

 Tu sais très bien que je ne peux pas sortir la nuit.

 Fugue.

Je lève les yeux au ciel.

– Il a en sa possession, continue-t-il, un bijou de famille que j'aimerais bien récupérer.

Je pensais qu'il ne voulait pas ressasser le passé. Décidément, le sujet à l'air d'être plus profond qu'il en a l'air.

C'est quoi?

Des boucles d'oreilles pendantes en forme de cœur.

– Et en quoi tu aurais besoin de moi? C'est quoi tes plans?

– J'aurais besoin de ta discrétion, il y aura beaucoup de fils de mafieux là-bas, et ce n'est pas un homme à bouger. Tu vas te faire passer pour ma cavalière, et tu vas l'attirer avec tes yeux hypnotisants et BAM tu le tues.

Sérieusement... me faire passer pour ta cavalière ? Il hors de question que je me fasse passer pour une fille !

Ils se jettent à mes jambes, lève sa tête et prend une fausse mine désespérée.

Allez quoi! Je te payerais sept millions de Yens.

Où trouve-t-il tout cet argent?... Bon si c'est ça...

– J'y réfléchirai...

The broken Puppet ⟦Illumi Story + Hisoillu⟧ EN PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant