05 juillet 1988.
Bien tard, le matin, Je m'étais réveillé en sursaut. Je l'ai cherché partout, sous mon lit, dans mon armoire, derrière les rideaux. Je sentais encore sa présence quelque part dans la pièce. Son odeur sucrée et légèrement piquante, typique d'un chewing-gum, s'était collé à moi. J'avais chaud, comme si j'étais encore serré contre lui, comme si ses mains étaient encore posées sur mon dos. J'angoissais à l'idée que, cette nuit-là, il ait dormi auprès de moi. On ne sait jamais avec ce clown. Il est tenté par tout ce qui se passe et excité par tout ce qui bouge. J'espère qu'il m'a tout simplement serré dans ses bras, m'a mis au lit et soit parti.
Ce souvenir me traverse de fond en comble, c'est si embarrassant. À chaque fois que je le voit, les images me reviennent en tête. Je me force à ravaler ma gêne, seulement c'est difficile de se sentir à l'aise avec ce clown. Il se moque déjà assez de chacune de mes réactions, alors que mon visage est aussi inexpressif que celui d'une statue. Quel acte ai-je fait là ? Personne n'aurait fait ça à un simple client non ? Quelle niaiserie. Il doit sûrement penser que l'on est de bons amis maintenant. Ou encore ? Il ne me gagnera pas comme ça. Je continuerais à appartenir à la famille Zoldyck même si je décède. Je veux que mon nom entier y soit gravé. Inutile de le cacher ! Je suis plus froid avec lui que je le suis d'habitude. Je ne me soucie pas de ce qu'il ressent à ce sujet.
– Illumi ? Tu les as tués c'est bon ? s'exclame-t-il en me frappant amicalement l'épaule.
Je ne l'avais pas vu arrivé. J'espère que ce n'est pas moi qui ai baissé ma garde. Je préfère penser qu'il a voulu de me surprendre en dissimulant son Nen.
– Oui.
– Fantastique, dit-t-il d'une voix enjouée.
Il me devance puis se retourne pour me faire face. Je lève la tête, et détache quelques fois mon regard du sien pour exprimer mon désintéressement.
– Je peux te demander quelque chose ?
– Fais vite, je dois rentrer chez moi, si c'est une requête, je ne pourrais pas, je n'ai pas que ça à faire.
– Tu te souviens, il y a un mois, à mon anniversaire, tu m'as enlacé, et c'est vrai que c'est assez étonnant de ta part. J'aimerais juste savoir pourquoi ? ♦
Je glousse. Était-ce la tentation ? Le manque ? Peu importe, je ne peux pas lui dire, j'ignore moi-même la réponse.
– Parce que j'en avais juste envie.
– Envie de... moi ? ♥
– NON, tu es fou ! La chaleur me monte soudainement jusqu'à la gorge et ma tête s'encombre d'une brise ardente. J'avais juste envie de dormir. Mon matelas était trop mou.
Il esquisse un grand sourire taquin. Je me demande à quoi peut-il bien penser. Quoi qu'il en soit, je ne veux pas entrer dans son délire. J'ai une envie pressante de m'éloigner de lui. Je sens que sa présence domine. Son regard m'écrase. J'ai l'impression que si je reste ici, je vais me sentir tout petit.
– Mon argent s'il te plaît.
Il plonge sa main longtemps dans sa sacoche, avant de sortir son portefeuille. Il fait le compte très lentement à mon gré. Il me donne enfin la somme, je la prends et me retourne précipitamment avant qu'il ne puisse plonger ses yeux dans les miens.
– Bref, Je m'en vais.
– À tout à l'heure Illumi ! s'exclame-t-il fortement derrière mon dos.
Au moment où je me retrouve éloigné de lui, je fais une pause, respire profondément et me dis que j'aurais dû lui demander s'il avait dormi avec moi. Après tout, je suis tout aussi confus que lui. Arrivé à la demeure, plusieurs domestiques se précipitent vers moi avec accablement :
– Maître Illumi, on vous a cherché partout !! S'écrie l'une d'entre elle les larmes aux yeux, votre mère a donné naissance à votre petit frère.
Des frissons me traversent de la tête au pied, alors il est enfin là. Je me retourne aussitôt pour faire face à madame Tsubone :– Madame Tsubone, j'aurais besoin de vos capacités pour me remmener à l'hôpital, je n'ai pas de temps à perdre, on parle quand même de Killua.
Ce n'est pas pour rien qu'elle est tenue en haute estime par mon père. En faisant partie du Nen de matérialisation, elle peut se transformer en différents véhicules.
Arrivée à l'hôpital, je cours aussi vite que je peux en direction de la chambre de ma mère. Je n'adresse la parole à personne. Je sens leurs Nens depuis le premier étage.
Je me fige devant l'entrée de la chambre. Des pleurs de bébé se font entendre. Je n'arrive pas à y croire. Ça fait si longtemps qu'ils l'attendent, qu'ils le désirent. Mon destin, celui de la famille, est entre les mains de ce bébé. Killua, sera ton nom, "kill" sera ta vocation. Il sera difficile pour moi, un enfant déplorable, de te faire briller, mais je réussirai, quelque sois les moyens auxquels j'userais. Je sacrifierai n'importe qui pour toi. J'y arriverai.
J'ouvre finalement la porte. La lumière éblouit mon visage. Je plisse les yeux pour mieux distinguer ce qui se passe autour de moi, mais tout ce que je vois, ce sont ses gros yeux s'ouvrir doucement et laisser paraître ses beaux iris en topaze bleu londonien. Ils m'emmènent au paradis, un monde merveilleux, où les anges me bercent sur les doux faisceaux du soleil. Tranquillité, paix, sérénité. Plusieurs états se combinent en moi. Je ne demande qu'une seule chose de toi : s'il te plaît libère-moi ! Libère-moi de ses chaînes qui m'empêchent de préserver dans mon être. Tu es mon ange, ma lueur d'espoir.
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The broken Puppet ⟦Illumi Story + Hisoillu⟧ EN PAUSE
FanfictionDans la famille Zoldyck, les enfants sont entrainés depuis leur naissance à tuer. Entant qu'ainé, Illumi se montre comme un assassin puissant et idéal pour la famille. Malheureusement, le prix pour garder son rôle parfait au sein de la famille est l...