Ⅱ) Chapitre 35 -moyens drastiques-

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6 septembre 1992.

Quelques semaines après que j'ai témoigné sur la présence d'une certaine entité au sein de la demeure, le nombre de personnels continuait à se dégrader. Tout semblait se rejoindre à Alluka : il était le combustible qui faisait flamboyer ma crainte. Je repose la pointe de mon stylo sur la dernière ligne de la page finale du dossier, reprenant mon travail dans le silence languissant qui s'était émergé depuis quelques instants.

La voix de mon père s'était élevée derrière la porte. Mère ne pouvait désormais rien faire d'autre que respirer. Elle avait enfin pris conscience de l'excessivité de sa colère, de sa détresse insignifiante, de la gravité de ses théories à contresens.

L'air était lourd, mon rythme était d'autant plus nonchalant. Les fils de mes pensées ne se sont jamais emmêlés dans un enchevêtrement si serré. Ils se trouvaient devant ma chambre depuis plus de dix minutes, ils avaient cité mon nom au moins quinze fois. Ils surchargeaient ma tête, déjà tantôt de notions de travail, tantôt d'Hisoka, tantôt de Killua, tantôt de la nature et des sens de la vie, ainsi tantôt de futilités.

Le grondement bref de la porte me fait frémir intérieurement. Je venais d'avoir posé le point final sur la feuille.

Illumi, interpelle aussitôt mon père. As-tu assassiné un ou plusieurs majordomes récemment ? Il y a quelques jours ? Même il y a quelques minutes ?

Non, affirmé-je pour une cinquième fois. Je n'y suis pour rien père.

Ma mère le devance légèrement, résolu à reprendre la parole.

Dis-moi, ajoute-t-elle d'un air faiblement inquiet. Où en es-tu avec tes cachets ?

Je penche mon visage en arrière dans un faible souffle las, le bout de stylo coincé entre mes lèvres.

Je n'ai pas eu l'occasion d'en prendre, expliqué-je en vacillant mes prunelles d'elle à père. La boîte a glissé de ma main. Je les ai perdus.

Éprouves-tu encore l'envie d'en prendre ?

Non, répliqué-je d'une voix monotone. Finalement, je n'y trouve pas l'intérêt.

Un sourire tordu se dessine sur son visage tandis que ses deux mains se tapotent tout doucement.

Eh ben, après réflexion, je pense que tu n'es pas encore assez conscient pour en prendre la décision, remarque-t-elle soudainement. En tant que mère, je trouve que cette fois-ci, la morphine serait indispensable pour toi, pour ta santé mentale.

N'est-ce pas un mensonge ? Quand a-t-elle commencée à réellement se soucier de ma santé mentale ? Depuis mon plus jeune âge, elle n'a cessé de me répéter que pleurer ne servirait à rien, que j'avais à m'endurcir jusqu'à en devenir insensible, car les assassins ne peuvent pas avoir d'émotion.

Assez, réplique père d'un ton ferme. Il a un peu plus retrouvé sa lucidité qu'en mois de juillet, tu ne trouves pas ? La morphine aurait sans doute été la cause principale des meurtres de ce moi, si il aurait été celui qui les a commis. Alors écarte toi de cette idée pour l'instant, Kikyo.

Les traits de ma mère se froissent. On sent d'ici son aura nous prévenir de l'orage qui gronde en elle, sa crise de colère frôle la barrière. Père, de son côté, n'en a qu'à faire. Il continue à me regarder fixement, m'écrasant avec le métal de ses yeux.

Tu sais fils, avoue-t-il durement tandis que ma mère quitte la pièce. Tout ce qu'on t'avait fait subir durant ton enfance, a été pour que tu sois plus fort, pour que tu sois digne d'être un vrai Zoldyck. Je suis fière de voir que tes capacités, ton agilité, tes perceptions aux combats se sont améliorées et continuent d'augmenter de jour en jour. Je dois avouer que je ne m'y attendais pas du tout. Ton manque d'empathie, ta manière directe de faire les choses font de toi, désormais, un assassin exceptionnel. Seulement si tu en venais à redevenir faible, nous serions dans l'obligation d'appliquer les moyens drastiques. Alors fait attention à ce que tu fais cette fois-ci.

The broken Puppet ⟦Illumi Story + Hisoillu⟧ EN PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant