Ⅱ) Chapitre 23 -Flash-back-

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Ma vue se donnait lentement dans un noir total. Je me redressais difficilement, cherchant une couleur qui pouvait me guider. Seule une lumière flavescente matinale s'accentuait par la fenêtre. Elle se posait sur le visage d'Hisoka. Ses cheveux soyeux brillaient, ses joues rougissaient. Il semblait épris d'un sommeil profond, le bras et la jambe rejetés en dehors du lit.

Je me dirigeais aussitôt vers lui à demi endormie. Au lieu de le réveiller, je m'accroupissais pour détailler son joli minois. Ses cils luisants étaient longs, tant moins que les miens, son nez grand était extraordinairement charmant. Mon index se mettait à se balancer dessus. Ma vision descendait sur sa bouche à demi ouverte. Mon doigt glissait sur les courbes de ses lèvres et commençait doucement à les tracer. Ma main se crispait à la réalisation de mes gestes... Qu'est-ce que je faisais ? Je la désunissais de son visage. Désormais, je m'étais réellement éveillée, j'entendais ses petites respirations lentes et sentais sa chaleur corporelle de là où j'étais. Je pris doucement son téléphone sur la table de nuit pour jeter un œil à l'heure : 5h15 ! Oh non... La panique me prit certes, mais mon corps restait immobilisé. Je ne comprenais pas. Je ne devrais néanmoins pas fuir ma famille, ma destinée. Je me mis à scruter aux alentours. Mes sourcils se froncèrent quand je vis une grande bouteille de whisky incrustée sous son lit. Mes mains agitèrent Hisoka mais son corps restait inerte. Peut-être que ça aurait été plus facile si j'avais dormi auprès de lui... Si je l'aurais empêché de boire cette foutue bouteille.

Non, je devais chasser cette idée de ma tête. Je le maudissais intérieurement pour s'être encore enivré. Ma patience s'écroula, je retirai sa couette d'une main et, à ma plus grande surprise, il était complètement nu. Mon souffle se stoppa. Ma vision se figea sur ses clavicules alors que le flou bordait le reste de la scène. J'étais surpris, pourtant, le voir aussi musclé ne devrait pas m'étonner... Je me forçai à ne pas dévier mon regard sur le reste de son corps. Finalement, ma vision défila lentement par inadvertance et se replaça rapidement sur ses clavicules avant qu'elle puisse croiser la vue de...son machin.

Avant que je puisse me retourner, je sentis ses bras musclés s'enrouler autour de moi. Mes yeux s'étaient écarquillés au contact, j'étais complètement abasourdi. Il m'emmena dans le lit avec lui, ses jambes s'entourèrent autour de moi, sa peau chaude se collait à moi, sa respiration parcourait mes oreilles et se posait délicatement sur ma nuque. 

 – S'il te plaît, ne me laisse pas, souffla-t-il d'une petite voix basse.

Je me mis face à lui pour répliquer, mais je me tus en voyant qu'il dormait encore. Son nez croisa le mien, un centimètre séparait nos deux bouches. Ma tête recula rapidement quand je vis une larme glisser sur sa joue. Ça devait être l'effet de l'alcool. Je pris immédiatement son téléphone et me mis à écrire sur son propre numéro : 

Hisoka, c'est Illumi qui t'écrit. Tu seras sûrement fâché contre moi, parce que je t'aurais laissé là. C'est ton problème ! Il est déjà 5h30, et tu ne t'es toujours pas réveillé. Je ne peux plus attendre. Qu'est-ce qui t'a pris de t'enivrer comme ça ?! Ce n'est pas bien pour toi et surtout pour notre plan, tu l'as affirmé toi-même. Bref... Tu pourras toujours me contacter si tu as besoin d'informations, si tu as besoin de mes aides. Mais bien sûre ce n'est pas gratuit, tu me payeras plus tard. Bonne chance pour accomplir ton objectif.

Je replaçai son téléphone sur la table de nuit, me détachai rudement de son emprise, jetai un dernier regard vers lui, il dormait encore... Bon sang ! Je n'avais pas à l'attendre. Je remis rapidement sa couverture et ne trouvant pas la clé, je sortis par la fenêtre. Je vis le soleil se lever doucement, derrière une couche rouge. Arrivé à la demeure, le ciel était un peu plus bleu, je regardai la grande horloge : Il était 5h50. J'inspirai profondément

Maître Illumi, c'est vous ?

Mon corps fit un léger bon à l'entente de la voix de Gotô. Je me retournai doucement pour le faire face.

Vous avez fugué... remarqua-t-il d'un air inquiet.

Je dus trouver rapidement une excuse. Le prendre par les sentiments fut la meilleure des solutions qu'il pouvait y avoir.

Je voulais absolument voir un ami.

Ses yeux s'écarquillèrent.

Vous êtes plus empathique que vous en avez l'air, je ne dirais rien à votre mère, n'ayez crainte.

Je lui répondis par un petit sourire.

Allons, commençons l'entraînement.

The broken Puppet ⟦Illumi Story + Hisoillu⟧ EN PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant