Ⅲ) Chapitre 55 - « je » pour nous🃏-

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« Un premier amour jette dans le cœur de profondes racines qui étouffent jusqu'aux germes des sentiments antérieurs. »

- Auguste Villiers de l'Isle-Adam

Ces rêves que nous avons autrefois partagés, demeurent avec moi, quelque part dans mon âme. Quelque part où je pourris et tout près où je me vide.

Quelle agonie ! Je n'ai jamais été aussi proche de la défaite !

Mon corps est tout faible, tout crispé... Hélas, mon cœur a convulsé, ma tête n'est plus en mesure de supporter le poids de mes pensées.

Tu m'as embrassé.

Tu m'as affaiblie.

Et tu es reparti.

J'ai essayé de me divertir durant le tournoi de ce soir, mais mes poumons bouffants me démangeaient atrocement. Je les ai tous tués en pensant à toi.

Tu as tout pris et tu me regardes sans rien. Ma vision se trouble, mes mains tremblent, mes sanglots vibrent sur le carreau.

Viens plus près de moi pour lécher mes larmes, j'ai tout lâché, elles sont tellement salées qu'elles descendront âcres dans ta gorge.

Tu m'as embrassé.

Je me suis toujours persuadé être l'individu nuisible, pourtant c'est toi, le poison qui me traverse les veines. J'ai été bête comme Blanche-Neige... J'ai goûté au danger. Tes lèvres m'ont hypnotisé, leur texture si douce et leur goût de thé vert m'ont enivré.

- Tu as dit que tu allais rester avec moi. Tu as dit que tu seras une douleur inoubliable. Pourtant au final, c'est toi qui souffres. -

Tu m'as affaiblie.

J'ai réussi à gagner contre papa et maman, mais pourtant... Je sens que tu es le seul qui pourrais mettre fin à mes jours.

Lorsque tes yeux ont traversé mon âme, mon cœur a crié au suicide. Mes nerfs se sont bloqués comme si on m'avait poignardé.

Et tu es reparti.

Tu as posé tes doigts dans ma bouche, tu as reculé tout doucement, et tu as disparu derrière la porte. Cette phrase tourne dans ma tête. Tu es reparti, comme si tu en avais jugé que je n'en valais pas la peine. Tu pensais que tu pouvais me contrôler quand bon te semblait.

J'aurais dû prendre le dessus, j'aurais dû coucher avec toi, j'aurais dû te montrer à quel point j'en vaux la peine. En ce moment, j'aurais pu t'embrasser le cou. Je t'aurais dévoré, je t'aurais épris d'une douleur plus intense que la mienne pour que tu restes.

Je ne te cerne plus. Je doute beaucoup, c'est vrai, et j'en peux plus.

Je suis indécis quant à mes décisions : si je réagis rapidement, tu me repousses et si je réagis lentement, tu m'oublies.

Ah, ça va faire quatre mois que je ne t'ai pas vu, où est tu passé ?

Mon désir effréné : mon âme éveillée.

Si je te perds, je mourrais.

Je cogne mes poings contre le carreau. Une grande fissure coulisse sur le mur.

Oh Illumi ! je te défends d'exister sans moi. Oh mon chaton, mon sucre, ma poupée, mon chéri, mon amour... Je ne dis pas « je » pour toi, je dis « je » pour nous.

J'attrape mon manteau, et sors aussitôt de ma chambre.

Je me moque de la situation dans laquelle tu te trouves, je m'en vais te retrouver. Je vais te passer en revue, je vais explorer les tréfonds de ton âme, pour te garder près de moi.

The broken Puppet ⟦Illumi Story + Hisoillu⟧ EN PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant