II. 2. Koutarou

93 12 113
                                    


Je suis hyper excité.

J'arrive pas à me calmer. Je vais aux Jeux Olympiques ! Mais qui pourrait rester calme à ma place, hein ? Moi ! Bokuto Koutarou ! Aux JEUX OLYMPIQUES DE RIO DE JANEIRO !

-WOOOH !

J'ai le nez collé à la fenêtre. Et les mains, aussi -heureusement que Sakusa n'est pas du voyage ou il m'aurait engueulé de laisser des traces sur les vitres. Le bus vient de quitter l'aéroport de Rio pour nous emmener à l'hôtel, et je peux pas m'empêcher de regarder tout ce qui passe devant mes yeux. Mais quoi, c'est la première fois que je viens au Brésil !

-Il y a des palmiers ! Et là-bas on voit déjà les montagnes ! Et...

Je lorgne du côté d'Ushijima, assis calmement dans la rangée d'à côté :

-Et l'océan !

J'entends Heiwajima, le libéro assis deux rangs plus loin, qui soupire :

-C'est pas vraiment l'océan, c'est la baie.

-C'est pareil ! C'est la même eau !

Je suis le seul à être aussi heureux ou quoi ? Ils ont tous l'air blasés. Moi, j'ai dormi dans l'avion et je me sens en pleine forme -si on me disait de jouer maintenant, je crois que je marquerais dix aces d'affilée tellement je déborde d'énergie. Je prends une trentaine de photos, je les envoie à Akaashi sans trier, puis je me retourne vers mes voisins de derrière :

-Tsum-Tsum, Kageyama ! Vous aussi vous faites la tronche alors qu'on est à Rio de Janeiro ?

-Je fais pas la tronche, gémit Miya. J'ai pas fermé l'œil de tout le vol. Je suis claqué.

Sa tête est écrasée contre la vitre. Je me dis que ça doit pas être très confortable avec les vibrations du bus. A côté, Kageyama est sur son téléphone. J'essaie de me pencher pour voir ce qu'il fait, mais Miya est plus rapide : il se décolle de la fenêtre, jette un œil sur l'écran, puis retrouve son sourire :

-Mais Tobio-kun n'est pas très heureux, c'est vrai.

-N'importe quoi, répond Kageyama d'un air contrarié. Je suis content d'être là.

-Ça se lit sur ton visage...

Miya tend une main et lui pince la joue. Je sais pas comment il fait pour être tactile comme ça avec Kageyama. Moi, j'aimerais bien, mais je trouve qu'il fait un peu peur des fois. Même si je suis censé être plus vieux. Je profite que Miya l'occupe pour voler son téléphone d'un geste leste, il crie, les aînés râlent, mais tant pis, je tiens l'écran au-dessus de ma tête et je mets trois secondes à comprendre :

-Oh, tu regardais la sélection argentine ! Tu penses qu'on va tomber sur eux ?

-Mais non, idiot, rétorque Miya. T'as bien vu qu'on était pas dans la même poule. Non, si Tobio-kun regardait, c'est parce que s-

-Ouais, on s'en fout, se hâte de dire Kageyama. Je regardais ça comme n'importe quelle autre sélection, parce que si on veut être champions, on va devoir tous les battre de toute façon.

Je m'apprête à crier que ça c'est un état d'esprit que j'aime, quand Ushijima se décide à parler de sa voix grave et posée :

-La sélection argentine... Ils n'ont pas appelé Oikawa cette année.

Oiquoi ? Miya ricane, Kageyama lui lance un regard noir, et Ushijima garde son expression, eh bien, sans expression. Je suis le seul à pas être au courant ? J'aime pas me sentir exclu, alors je relance :

-C'est qui, ce gars ? Il a un nom japonais mais il joue en Argentine ?

-C'est personne, s'exclame Kageyama. Rends-moi mon téléphone, s'il te plaît, Bokuto-san.

IkaroiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant