C'est les vacances.
J'ai toujours kiffé les vacances. Ça veut dire dormir, jouer à PES avec 'Samu, et faire du volley comme j'ai envie. Alors, des vacances à Rio, ça sonne plutôt cool, genre : la plage, des jus de fruits, du beach-volley avec des gens beaux et bronzés (dont moi une fois que j'aurai bronzé).
Sauf que là, c'est clairement la déprime. On s'est fait jarter de la compétition olympique après les poules parce qu'on est les bons derniers du tableau, et maintenant, il n'y a plus que ceux qualifiés pour les quarts de finale qui peuvent continuer à jouer. Nous, là, les autres, les gros losers, on doit rester et les regarder. J'ai jamais autant eu le seum de toute ma vie.
Le pire c'est qu'on était bien partis. On a pu y croire pendant un set. Premier match, le dimanche : Brésil. Les vieux s'inquiétaient pas trop, je crois que c'était la sérénité des gens qui savent qu'ils vont perdre. Ushijima avait pas l'air stressé ni serein, il avait l'air Ushijima, point. Tobio, Bokuto et moi, on était un peu plus nerveux, aka Tobio ne parlait pas et Bokkun parlait trop.
On arrive sur le terrain, les Brésiliens sont grands mais c'est pas les pires, les Brésiliens sont en jaune et ça pète les yeux, les Brésiliens ont l'air super forts et ça craint pour la suite. Je sais pas sur qui me focaliser entre Lucas qui va être l'obstacle principal avec son block, Bruno qui est une inspiration pour tous les passeurs, Felipe qui nous regarde trop mal par-dessous le filet, ou Romero qui attire l'attention de tout le monde par sa simple existence, et je suis sûr que les caméramen n'en ont que pour son cul.
Sauf que là, surprise. Ils dorment à moitié pendant le premier set, en même temps ils doivent être crevés avec la finale de la VNL et leurs soirées à moitié clandestines, ils ont un peu de mal à prendre le rythme et on gagne le premier set 25 – 23. Le Japon gagne un set contre le Brésil. On dirait le début d'un shonen de sport sympa, nan ? Sauf qu'en fait, après ils se sont réveillés et on s'est fait recadrer dans les formes. 19, 14, 18 points pour nous sur les trois sets suivants, merci au revoir.
Après, je vais pas mentir, c'était instructif. Voir une grosse équipe comme ça de si près, c'est impressionnant et inspirant. Bokuto était en train de sautiller en continu à côté de moi et d'incarner toutes les émotions de chacun des joueurs, et de l'autre, Tobio était raide comme un piquet à fixer le terrain brésilien. Lui et moi, on est rentrés deux fois chacun comme pinch-servers, et même si on a mis la réception à mal, ça n'a pas empêché la contre-attaque d'être particulièrement violente, rapide ou intelligente.
Le mardi, nouveau match : France. Tobio leur a mis cinq aces ! Cinq, de quoi attirer l'attention du monde entier, le petit veinard. Vraiment, je crois que la tête des Français lui revenait pas ; et pourtant ils ont le meilleur libéro du monde, mais Grebennikov pouvait rien faire avec Joffe qui savait jamais si les balles étaient pour lui ou pas et les zippait -Tobio a parfaitement su tourner sa grande taille à son avantage. Il est intelligent, quand il veut. Sauf que, bon, ça n'a pas suffi. Eux aussi étaient bien chauds après la VNL et nous ont mis 3 – 0. Là, on commençait à sentir que ça puait.
Et puis après, c'était festival. On perd 3 – 0 contre l'Italie et sérieux c'est la honte, Simone est le passeur titulaire à tout juste vingt ans (il les a fêtés la semaine dernière, il nous a même gardé une part de gâteau), alors que Tobio et moi on a le même âge et on est sur le banc, voilà de quoi pleurer de frustration un moment. Bref, heureusement que Simone n'est pas né au Japon sinon j'aurais sûrement dû faire comme l'ex de Tobio et aller chercher ma place dans un autre pays. Et puis on perd 3 – 0 contre le Canada, allez, et 3 – 0 contre les Etats-Unis, franchement le seul moyen d'être plus humiliés ça aurait été de jouer à poil.
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Ikaroi
FanfictionEst-ce que ça en valait la peine ? Je ne le saurai sans doute jamais. A présent, je regarde en arrière vers ma liberté perdue, et je voilà ce dont je me souviens : des sourires brillants, des corps d'athlètes, des médailles d'or et des regards de br...