-Joyeux anniversaire, Kageyama !
J'ai à peine ouvert la porte du gymnase que la phrase résonne, et je reste planté là, bouche ouverte, étonné. Moi qui étais sûr de me faire accueillir par une engueulade parce que je suis un peu en retard (une fille de ma classe est venue me parler pour un devoir de vacances alors que je ne la connais même pas, cette greluche)... Mais voilà que toute mon équipe de volley m'encercle en souriant largement, et je commence à me demander s'ils n'avaient pas tout prévu et si elle n'était pas complice.
-Le bébé de l'équipe, fait semblant de larmoyer Suga-san. Le dernier qui n'avait encore que quinze ans.
-Bienvenue chez les grands, Kageyama ! s'écrie Nishinoya.
-C'est toi qui dis ça..., sourit Sawamura.
-Ça ne définit pas sa maturité pour autant, commente Tsukishima. Il n'y a qu'à regarder Hinata...
-Pardon ?
En vérité, je suis vraiment touché. C'est la première fois qu'une équipe me souhaite mon anniversaire. C'est pas à Kitaichi que j'y aurais eu droit l'an dernier... Mais là aussi, les choses s'arrangent. Oikawa a été le premier à me le souhaiter, bien sûr ; mais j'ai aussi eu des messages d'Iwaizumi et de Kindaichi. Depuis que je suis avec mon petit-ami, j'ai eu plusieurs fois l'occasion de sortir avec eux, et même s'il y avait un petit malaise au début (surtout avec les autres secondes) j'ai fini par me sentir intégré.
Sugawara s'avance ensuite et m'offre une petite carte dédicacée par tout le monde, même Kiyoko-san, Ukai-san et Takeda-sensei, et je parcours rapidement les petits mots et dessins.
-Merci...
Je ne sais pas quoi dire d'autre, je me sens stupide.
-Et le grand roi, il t'a offert quoi ? s'écrie Hinata en bondissant autour de moi.
Je grimace. Je n'ai pas encore eu l'occasion de revoir Oikawa-san depuis la fin du camp All-Japan Youth. Les cours ont repris le 10 décembre, j'ai dû récupérer à la fois en termes de fatigue et de scolarité, comme j'étais parti depuis le mercredi, puis on a enchaîné avec un match d'entraînement contre Dateko pour le moins éprouvant ; et pour cette dernière semaine avant les vacances, on a tous les deux été débordés de travail, puisque les examens tombaient à ce moment-là.
En plus de ça, j'étais tracassé par une rencontre faite à Tokyo, avec un autre passeur : Miya Atsumu. Un joueur talentueux, mais sa conception de notre poste et du rapport aux attaquants m'a un peu chamboulé, parce qu'elle est totalement contraire à celle d'Oikawa-san et à celle que je tâchais d'appliquer (sans compter que cet enfoiré m'a traité de modèle de vertu). Je me suis remis en question, j'ai même un peu craqué contre Dateko, et je pense qu'Oikawa m'en a voulu d'avoir oublié ses conseils et avoir été influencé par Miya. Peut-être qu'il est un peu jaloux.
Dans tous les cas, ça fait trois semaines que je ne l'ai pas vu, et on n'a pas encore trouvé de date avant la semaine prochaine. Il me manque. J'ai envie d'être avec lui, et j'ai fait des efforts pour proposer des soirées, même en semaine ; mais il a décliné, parce qu'il devait bosser, et je comprends, c'est un terminale, il prépare ses examens de fin d'étude. J'espère juste que ça ne va pas nous éloigner.
-Hinata, laisse-le, dit Suga en écartant le central.
Tanaka et Nishinoya rigolent un peu plus loin. Je me dis qu'ils ont dû refaire une blague salace. Au fond, je m'en fous. Ils pensent ce qu'ils veulent. J'ai pas de comptes à leur rendre.
L'entraînement se passe bien. C'est le dernier avant les vacances, et même si je trouve que le niveau n'a rien à voir avec celui des Youths, je suis heureux d'être là, avec mes coéquipiers, et de préparer les Nationales tous ensemble. Takeda-sensei nous offre des chocolats à la fin pour nous souhaiter bonnes vacances, et après un dernier tour dans la salle de club, il est temps de partir. Je marche entre Hinata et Suga vers la sortie du lycée, en me demandant ce que je vais me faire à manger ce soir -un curry ? c'est mon anniversaire, après tout- quand je repère une silhouette isolée devant les grilles.
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Ikaroi
FanfictionEst-ce que ça en valait la peine ? Je ne le saurai sans doute jamais. A présent, je regarde en arrière vers ma liberté perdue, et je voilà ce dont je me souviens : des sourires brillants, des corps d'athlètes, des médailles d'or et des regards de br...