19. Liam

219 37 71
                                    

Je réceptionne Marc entre mes bras, chancelant de quelques pas face à la force de son allégresse. Son corps contre le mien, j'ai l'impression de revivre.

— Par toutes les étoiles du firmament, Liam, tu es là...

Les sanglots dans sa voix, la force de ses mains qui me serrent, me palpent et m'examinent comme pour s'assurer que je suis réel, son regard incroyable et unique qui me scrute comme si j'étais la huitième merveille du monde... Je ne peux rien contre l'émotion qui explose en moi.

J'ai envie – non, j'ai besoin – de l'embrasser, de le sentir, de le ressentir au plus profond de mon âme, de le retrouver entièrement, de retisser ce lien solide qui nous unit. Je redoute pourtant de le faire et de ne plus être capable de me réfréner, de ne plus être capable de m'arrêter.

— J'ai pris la route dès que nous avons raccroché. Je n'en pouvais plus d'être loin de toi.

— Ok tout le monde. C'était un super concert. Marc, tu as assuré ! Maintenant, tout le monde à la douche, on remballe et direction l'hôtel. On a pas mal de route qui nous attend demain.

L'autorité dans la voix de Ciel me surprend jusqu'à ce que je croise son sourire étincelant et amical. Sam en profite pour m'offrir une petite tape réconfortante sur l'épaule.

— Bonne douche, ricane-t-il en m'offrant un clin d'œil.

Marc m'empêche de répondre en emmêlant ses doigts aux miens afin de m'entraîner à sa suite.

— Ouhhh, j'en connais un qui va prendre du bon temps, glousse un des musiciens – Malek si mes souvenirs sont bons.

— S'il vous plaît, allez-y mollo sur les vocalises, ma loge est juste à côté, ajoute son acolyte avant de lui en taper cinq.

— Oh la ferme, vous deux ! riposte la fille en leur offrant une petite tape derrière la tête.

— Merci, Loïs, je te revaudrai ça, s'amuse mon homme tout en me guidant dans les couloirs de l'établissement.

Nous atteignons sa loge en quelques secondes et, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Marc m'attire à lui à l'aide de ma cravate afin de sceller nos lèvres de la plus délicieuse des façons. Je rends les armes sans me battre, savourant le contact de sa peau contre la mienne et de son souffle se mêlant au mien. Tout mon être irradie de plaisir et de bonheur.

Enfin je me sens vivant. Enfin je me sens complet.

— Marc... Il faut qu'on parle, soupiré-je contre sa bouche sans pour autant avoir la force de prendre mes distances.

— Je sais... Je sais... Mais pas maintenant. S'il te plaît. Pas maintenant...

Son baiser se fait plus dur, plus fougueux. Nos dents s'entrechoquent dans notre hâte de nous savourer, nos langues se taquinent l'une l'autre tandis que nos lèvres se caressent dans une danse que nous connaissons par cœur tout en la réinventant à chaque fois que nous nous embrassons. C'est un langage silencieux, un qui parle directement au cœur et à l'âme, un langage du corps, des sens, des émotions.

Ce n'est pas simplement sexuel, c'est tellement, tellement plus. Un besoin de sentir la peau de l'autre, d'être étourdi par sa fragrance, de sentir son cœur qui bat tout contre le nôtre, de voir sa peau se soulever de frissons, d'observer ses pupilles se dilater de plaisir. Le goût de ses baisers. La vibration de nos plaintes de plaisir qui s'évanouissent sur nos palais.

C'est euphorisant, indécent, envoûtant ; une friandise, douce et gourmande à la fois. L'amour dans sa forme la plus pure et la plus intense. Mon pouls s'envole instinctivement tant je me sens submergé par tout ce que je ressens. Mes sentiments pour lui sont si violents que je m'y noie et m'y perds.

À l'encre de nos rêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant