— Il fallait voir sa tête lorsque je lui ai annoncé que nous étions tous les trois les parents, s'esclaffe Samuel. Elle s'était fait une fausse joie à l'idée que « j'étais revenu dans le droit chemin ».
— Mais du coup vous êtes... genre, un trouple ?
Sam rit encore plus fort de la question de Mace, ce qui amuse grandement Ciel, si j'en crois ses yeux pétillants. À moins que ce ne soit dû au vin rouge que nous buvons tous en plein soleil...
— S'il te plaît, ne m'associe pas à ces énergumènes, réplique Évy en secouant la tête, un sourire aux lèvres. J'adore mon Sammy-chouchou, mais en ami.
— Et je n'aime pas partager, ajoute Ciel en posant une main possessive sur la cuisse de son petit-ami.
L'ambiance est agréable depuis que nous avons quitté le domaine de l'Orée en direction du parc de Chambord où nous pique-niquons actuellement à même la pelouse. Allongé sur son écharpe de portage, à l'ombre d'un arbre, le bébé de nos amis gazouille, entouré de ses parents tandis que nous picorons tous notre repas que nous avons improvisé après un passage à la supérette du village, l'heure tardive ne nous permettant pas de manger au restaurant.
Étendu sur le dos, ma cuisse lui tenant lieu d'oreiller, Marc sourit, les yeux clos alors qu'il écoute notre bande d'amis. De ma main libre, je le papouille distraitement. C'est à peine si je l'entends chantonner tout bas. Malgré son calme et sa bonne humeur évidente, je ne peux m'empêcher de lui jeter régulièrement des coups d'œil inquiet, m'assurant ainsi qu'il ne s'effondre pas après son coup d'éclat familial.
— Je regrette de ne pas être journaliste, j'aurais tenu un sacré scoop.
Nos têtes se lèvent de concert vers Mace, nos yeux ronds ne trompant en rien notre incrédulité. Avec sa bonne humeur et la facilité qu'elle a eue à s'intégrer à notre petit groupe, nous en avons presque oublié que nous n'avons fait sa connaissance que deux heures plus tôt.
— C'est bon je plaisante ! Vous verriez vos têtes.
— Mace était du genre à voler le thé hors de prix de sa mère pour le fumer au lycée en faisant croire à tout le monde que c'était de l'herbe, nous apprend Marc sans ouvrir les paupières.
— Techniquement, c'était de l'herbe, réplique son amie d'enfance, le sourire clairement perceptible dans sa voix.
Marc pouffe doucement, et je ne peux m'empêcher de l'observer amoureusement.
— Comment tu te sens ? chuchoté-je lorsque la conversation reprend avec énergie du côté de nos amis.
Ses yeux s'ouvrent lentement à la rencontre des miens, provoquant un sursaut de mon pouls, mon cœur retrouvant sa fougue adolescente chaque fois que je les aperçois.
— Me donneras-tu un bisou magique si je prétends aller mal ?
Son expression canaille remue mes tripes de la plus agréable des façons. Faisant fi de mon dos douloureux, je me penche alors pour l'embrasser doucement, heureux qu'il soulève le visage pour faciliter notre contact.
— Je vais bien, avoue-t-il alors. Je veux dire : vraiment bien. Peut-être que mon moral en prendra un coup à retardement, mais... je vais bien. La dizaine de jours que nous avons passés ici m'a aidé. J'étais prêt. Plus que prêt même.
Ses sourcils se froncent sous la concentration avant de revenir à la normale tandis qu'il se redresse en position assise.
— Je regrette simplement d'avoir lavé mon linge sale en public, mais je n'ai pas réussi à me museler plus longtemps, pas après avoir dû attendre le retour de mon père pendant toute la semaine.
VOUS LISEZ
À l'encre de nos rêves
RomanceLe rêve de Marc se réalise enfin tandis que sa carrière de chanteur prend doucement son envol. Son premier album est un succès inespéré. Difficile pour lui de garder les pieds sur terre alors que tout son quotidien est bouleversé. Heureusement, il p...