34.5 Marc 🍋

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— Mais avance, qu'est-ce que tu fais ?

Riant à gorge déployée sans me soucier du regard des employés qui officient dans les écuries, je tire sur la main de Liam pour l'inciter à marcher plus vite, impatient de le retrouver à corps perdu.

— J'aimerais t'y voir. T'as déjà essayé de courir avec une érection ?

Essoufflé, je m'arrête et pivote pour lui faire face. Je n'ai pas l'occasion de lui répondre qu'il m'embrasse avec gourmandise. Sa large paume se referme sur ma nuque, attisant l'appétit dévorante qui gronde dans mon ventre. Sur la pointe des pieds, mon bassin se plaque contre le sien, lui extirpant un soupir de plaisir qui s'échoue directement contre ma langue. Et c'est bon, si bon.

Depuis combien de temps n'avons-nous rien fait ? Nous qui sommes habituellement insatiables avons mis entre parenthèses nos vies autant que notre désir durant notre séjour.

Cette flamme qui nous consume l'un comme l'autre est symbole de renouveau. Nous en avons fini avec ce passé qui m'encombre, il est temps de reprendre le cours de nos existences ; de vivre et d'aimer sans compromis.

Il se détache de moi le premier. Son regard assombri me percute, son torse qui se soulève avec amplitude heurte le mien en un rythme saccadé, à l'image d'une danse. À fleur de lèvres, son murmure prolonge indirectement notre baiser. Sa voix basse et rauque attise mes sens et couvre ma peau d'un long et langoureux frémissement.

— Je vais craquer et te faire l'amour dans le foin si nous ne nous dépêchons pas !

L'option est tentante et j'hésite un instant à le prendre, et pas qu'au mot. C'est la perspective d'être surpris qui freine mes ardeurs.

Doigts entremêlés, nous poursuivons notre chemin jusqu'à la frondaison des arbres, puis nous éloignons du sentier, afin de ne pas risquer de croiser un cavalier en balade. Il fait plus frais à l'ombre des vieux chênes. L'odeur des sous-bois camoufle celle du domaine et le chant des oiseaux est si puissant qu'il atténue les bruits de l'activité humaine. Dans notre bulle de verdure, nous avons l'impression d'être seuls au monde.

À bout de patience, Liam n'attend pas que nous nous arrêtions pour se montrer entreprenant. Sa bouche est partout sur ma peau. J'en frissonne de la tête aux pieds, un délicieux courant électrique remontant ma colonne vertébrale. Nous avançons lentement et difficilement entre les arbres, trébuchons et nous rattrapons à plusieurs reprises jusqu'à ce que sa paume se faufile dans mon pantalon.

Haletant, je me cramponne à ses épaules, paupières closes et lèvres entrouvertes de plaisir.

— Tu es tellement sexy quand tu t'abandonnes à moi.

C'est dans des moments comme celui-ci que je peux comprendre la façon insolite qu'à son organisme de réagir au son de ma voix. Je suis tout aussi sensible à la sienne lorsqu'elle est à ce point profonde.

Incapable de me retenir plus longtemps, je déboutonne son short que je cale à l'instar de son boxer sous ses fesses. Pas le temps ni pour la dentelle ni pour un effeuillage en règle, je me contenterais du minimum pour cette fois. Juste lui, moi, et nos deux corps en fusion qui se retrouvent.

Le front appuyé contre son épaule, je baisse les yeux sur nos sexes que j'emprisonne de ma paume. Éperdus par le plaisir, nous ne prenons pas la peine de museler nos gémissements.

Ce n'est pas suffisant, cependant. Ma soif de lui me paraît inextinguible. J'ai besoin de plus. Je veux le sentir dans son intégralité, du satin de sa peau lisse jusqu'à la fermeté de ce membre qui coulisse au creux de ma main.

Mon regard harponné au sien, je me laisse glisser à genoux sur la mousse humide. L'observer ainsi, tout habillé et pourtant si indécent avec sa verge bandée juste devant mon visage, fini d'embraser mon être tout entier.

À l'encre de nos rêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant