Chapitre 5 : La volonté d'une Luna

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Je suis presque arrivée à la maison de la meute, quand j'aperçois son imposante stature, mon cœur se comble de joie à sa vue.

Je passe devant Carl le soldat responsable des entrées. Il est ma plus vieille connaissance depuis que j'ai été recueillie par la famille Diaz, puisque c'est lui qui m'a trouvé errante, sans famille et sans repère.

_Salut Carl!

_Alors morveuse, tu as encore fait du chahut apparemment.

_Mon père est en colère?

Le garde hausse un sourcil, comme s'il trouvait ridicule le simple fait que je pose la question.

_Ça va, j'ai compris...

_Au moins, personne n'a été obligé de transporter celui-là sur son dos. Marmonne le vieux garde pour lui-même.

Qu'est-ce qu'il peut être rancunier... Une seule fois l'une de mes bagarres a dégénéré, mais pour ma défense, je n'avais fait que me défendre! Malheureusement après que la maison de la meute eut été alertée, Carl avait été chargé d'aller récupérer le blessé qui ne pouvait plus bouger...

Depuis il me le reproche sans cesse.

Je grimpe les marches de pierre et pousse la lourde porte en bois, tout autour de moi quelques personnes regroupées de part et d'autre de cette salle de réception aménagée en grand salon chaleureux me jettent des regards curieux.

Au premier étage, je vois mon père appuyé contre la balustrade, le regard sévère et la mâchoire serrée, il me fait signe de l'index de le rejoindre.

Je déglutis, je connais mon père et à son regard, je sens qu'il ne me le pardonnera pas aussi facilement cette fois-ci.

Je m'approche bien docilement et je n'ai pas besoin de me forcer pour qu'un sourire d'excuse apparaisse sur mon visage.

J'en ai pour presque une demi-heure de réprimandes, il m'incrimine de lui donner plus de travail et d'entacher sa réputation.

_C'est lui qui m'a provoqué.

_Et alors?! Tu n'es pas capable de prendre sur toi et d'ignorer.

Je suis partagée entre: le laisser parler ou protester, car la réalité et que oui, je suis en effet incapable de laisser ce pauvre con m'insulter sans réagir.

Je voudrais répliquer qu'il est injuste et qu'il ne se serait sans doute pas laissé faire non plus, mais je suis beaucoup trop maligne pour rajouter moi-même de l'huile sur le feu.

_Si je ne me défends pas, qui le fera pour moi? Ma contestation est à peine audible, mais mon père semble bien la discerner.

Il s'apprête à me réprimander à nouveau mais quelqu'un frappe à la porte et met fin à mon supplice.

_On en reparlera ce soir! Promet-il.

Je décide de ne pas bouder mon plaisir. Je me jette sur cette porte de sortie comme la pauvreté sur l'or, au sens figuré comme au sens littéral.

Je n'ai pas fait trois pas dans le couloir, que je tombe nez à nez avec l'Alpha. J'ai beau être assez grande je suis obligée de lever la tête pour le regarder dans les yeux, ceux-là sont sévères comme à chaque fois qu'ils les tournent vers moi.

_Votre éminence... En preuve de respect et de soumission, je baisse les yeux.

_Tu fais encore parler de toi, peu importent les punitions que l'on t'impose, rien ne semble te décourager de cette attitude rebelle et suffisante que tu affiches.

L'Oméga et L'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant