Chapitre 6 : Qu'une question de point de vue

994 69 0
                                    

J'ai tenté d'éviter mon père toute la journée, il semble encore plus sévère depuis que la date de ma cérémonie de majorité approche et ce nouvel incident avec cette idiote d'Adali ne fait qu'empirer les choses.

On m'a dit que ma mère avait encore pris sa défense au prix d'une dispute avec mon père. Une nouvelle fois, elles se sont enfermées dans son bureau pour prendre le thé.

Je sais que ma mère a toujours voulu avoir une fille, mais je regrette qu'elle se soit prise de sympathie pour cette sale peste.

Ma mère est une femme généreuse, elle vit très mal quand quelqu'un semble mis de côté, voilà pourquoi Adali peut profiter de sa bonté, uniquement parce qu'elle est un oméga.

_Mon prince, nous avons bien raccompagné votre ami chez lui, d'après le médecin de la meute, il ne devrait pas tarder à guérir.

_Merci Arnold? Et mon père?

Arnold se gratte la nuque comme chaque fois qu'il regrette de m'annoncer une mauvaise nouvelle.

_Je ne vous cache pas qu'il n'a pas l'air ravi. Il a demandé que vous le rejoigniez pour le souper.

_Mère sera-t-elle présente?

_À n'en pas douter mon jeune prince, dois-je transmettre un message?

Je balaie sa proposition du revers de la main.

_Non Arnold, ce ne sera pas la peine, je te remercie, laisse-moi maintenant.

Mon valet s'exécute, il se courbe devant moi pour me saluer et quitte ma chambre sans tarder.

Je souris excédé de voir que je me sens plus proche de mon serviteur que de mon propre père. Il y a même des jours où j'ai la sensation qu'il me déteste.

En fait tout a changé quand elle a fait son apparition au sein de la meute. Je m'affale dans mon fauteuil, bascule la tête en arrière et recouvre mes yeux de mon avant-bras en replongeant dans mes souvenirs.

Je suis assis sur les genoux de ma mère et je joue avec sa plume à écrire. Elle me la retire et commence à la remuer dans le creux de mon coup pour me faire rire. Nous passons un excellent moment jusqu'à ce que quelqu'un nous interrompe en frappant à la porte.

Ma mère affiche une moue boudeuse et je l'imite. Puis elle se redresse et me tenant toujours contre elle et invite la personne de l'autre côté de la porte à entrer d'une voix redevenue sérieuse.

Je reconnais immédiatement Carl, qui s'excuse de nous interrompre.

_Ma Luna, j'ai quelque chose d'important à vous rapporter.

_Je t'écoute Carl.

_C'est une enfant, elle semble totalement perdue, je ne sais pas ce qui lui est arrivé, elle errait devant la maison de la meute.

_Oh pauvre petite chérie, amène-la moi Carl! Nous allons voir ce que nous pouvons faire pour elle, pas vrai mon amour? Me dit-elle en caressant mes cheveux.

_Si!

Carl entre plus franchement dans le bureau en tenant dans sa main une petite fille. Ses cheveux sont courts et ont des reflets violets. Elle est très pâle et paraît fatiguée. Je devine facilement qu'elle doit avoir mon âge.

Je sens ma mère se raidir dans mon dos, je lève les yeux vers elle. La pauvre semble choquée de constater l'état de la petite fille. Elle me soulève et me pose délicatement à terre.

Puis se redresse pour aller s'agenouiller devant la petite mendiante.

_Comment..., d'où viens-tu petit cœur? Demande ma mère avec douceur en lui caressant la joue.

L'Oméga et L'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant