Chapitre 49 : Les héritiers de la Lune

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— Je t'en supplie Hash, dis-moi que tu n'as pas fait ça...

Tout mon corps tremble, à la fois de désespoir et de rage, je me mords la lèvre et secoue frénétiquement la tête, refusant d'accepter la vérité.

— Adali..., je t'en prie comprends-moi, tu étais trop jeune, tu n'arrêtais pas de pleurer et je ne savais pas quoi faire! Moi-même j'aurais tout fait pour oublier, alors je me suis dit que je pouvais au moins faire en sorte que toi tu ne gardes aucun souvenir de tout ça...

Je le gifle sans ménagement et me surprends à hurler.

— Tu n'avais pas le droit! Ce sont mes souvenirs Hash, peu importe qu'ils soient douloureux. J'avais le droit de me souvenirs d'eux!

Il se masse la joue et je vois son expression se durcir considérablement au fur et à mesure que je lui fais des reproches.

— Alors quoi?! J'aurais dû te laisser crever? Ce n'était pas facile pour moi non plus Ada... Tu t'accrochais au corps de ma petite sœur et je devais presque de traîner derrière moi, pour que tu ne coures pas te jeter dans les flammes qui continuaient de s'étendre sur la terre où j'ai grandi! Je devais te forcer à manger! Tu n'étais plus qu'une ombre...

Sa colère engourdie quelque peu la mienne, je sais que je ne peux pas lui reprocher de m'avoir préservé. Mais j'ai la sensation d'avoir été trahie. Comme s'il m'avait arraché une partie de moi!

— Tu savais qui j'étais vraiment, pas vrai?

— Non...

La chaleur se répand dans mon crâne et je suis certaine que mes yeux ont changé de couleur.

— Arrête de me mentir!

— Qu'est-ce que ça peut faire, franchement?

— Si tu me mens, c'est que tu sais très bien que ça fait une différence!

Il fait retomber ses bras lourdement le long de son corps dans un geste d'exaspération.

— Oui je le savais, j'avais presque cinq ans quand un homme s'est présenté avec un nourrisson à la porte de notre meute. Le lendemain ma mère m'a dit que nous allions protéger la petite princesse de la meute voisine et mes parents ont pris soin de toi...

Je n'arrive plus à sécher les larmes qui inondent mes yeux, tous les souvenirs qui me reviennes sont tellement brutaux que j'ai presque l'impression qu'ils datent de la veille.

— Arrête de pleurer Adali...

— Arrête Hash, tu as appris à vivre avec. Mais moi je viens de tout revivre il y a quelques secondes, à cause de toi je n'ai pas pu faire mon deuil! Et tu étais où toi? Pourquoi tu m'as abandonnée?!

Il commence a bafouillé, visiblement il n'avait pas imaginé qu'en m'arrachant mes souvenirs, il n'effacerait pas la douleur qui allait avec.

— Je devais m'éloigner, te voir c'était comme me rappeler constamment ce qu'on m'a enlevé, je voulais oublier le passé et aller de l'avant.

Je ricane en levant les yeux au ciel, ne se rend-il pas compte à quel point ce qu'il dit est absurde?

— Bien sûr, je vais te croire...

— Je ne te mens pas! Tu le vois bien, non?

— Tu n'as pas besoin de me mentir, puisque tu te mens à toi-même! Réfléchi, si tu voulais vraiment oublier le passé, tu n'aurais pas tout fait pour entretenir ta haine, tu aurais accepté un nouvel avenir avec moi! Au lieu de ça, tu n'as jamais cessé de ne penser qu'à toi!

L'Oméga et L'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant