L'Oméga et L'Alpha

Chapitre 22 : La vraie nature de quelqu'un

Adali et moi rejoignons le bureau de mon partenaire, pour que je puisse récupérer mon sac et ma veste, elle me parle de « chez Annie », quand nous nous arrêtons devant la porte entrouverte.

« — Et pourquoi pas?

Je suis quasiment certaine qu'il s'agit de Hash, le meilleur ami de mon homme. Je m'apprête à interrompre leur conversation en manifestant notre présence d'un petit coup à la porte, mais Ada interrompt mon geste.

— Qu'est-ce que tu... Je la vois les yeux grands ouverts, la mine sombre.

— Eh bien, cette fille n'est pas comme nous. Elle ne respecte aucune règle et tout le monde la fuit comme la peste. Elle ne fait pas vraiment partie de notre espèce au fond.

« Est-ce qu'il parle de..., de moi? »

Je me retiens de toutes mes forces de fondre en larmes. Plus que tout je voudrais me boucher les oreilles, j'aimerais que mes pires craintes ne soient pas en train de se réaliser! Mais je suis incapable de ne pas prêter toute mon attention à ce qui se dit dans ce bureau et pardessus tout, je suis folle de rage.

— Attention, je l'aime bien, elle est gentille et ça lui arrive d'être drôle. Mais quelle meute acceptera qu'une fille comme elle, règne auprès d'un roi? »

Ma main remonte vers la poignée, est-il possible de se sentir aussi humiliée? Aussi en colère?!

— Non! chuchote Adali à mon attention.

Je me tourne vers elle pour protester, mais son expression m'interpelle, elle semble perdue et blessée.

— Vient on s'en va... Elle est désespérée, je le sens.

« Est-ce qu'elle pense que ce que Kyle a dit était pour elle? Est-ce que ce Kyle a dit était pour elle? » Ça ne me fait pas plus plaisir si c'est le cas.

— Non! Je murmure furieusement.

Je donne un gros coup de pied dans la porte et celle-ci va finir sa course dans le mur.

Deux paires d'yeux se posent sur moi et Kyle devient livide.

Hors de question que je reste ne serait-ce qu'une minute dans cette pièce. La tête haute, je traverse la salle, récupère mon manteau et mon sac pour revenir sur mes pas. Je laisse ces deux crétins ensemble.

Je ne suis plus qu'à cinq ou six pas de la sortie, quand mon petit ami vient se placer devant moi. Il m'ouvre ses bras pour m'enlacer, mais je le repousse et le contourne sans la moindre hésitation. J'en suis certaine, peu importe qu'il parle d'Adali ou de moi... Qui peut dire une chose pareille? Il n'a pas le droit de penser que certaines personnes sont mieux que d'autres.

Je rejoins Adali, cette dernière semble avoir repris contenance, elle assassine les deux garçons d'un seul regard, mais je distingue malgré tout sa lèvre inférieure tressauter.

Je l'attrape par le poignet et la tire derrière moi. Dans la même action, je la vois claquer la porte avec brutalité.

— Tu as une voiture? je lui demande toujours folle de rage.

D'un signe de tête, elle me répond par la négative. Je la vois se perdre dans ses pensées, j'ai de la peine pour elle. Non, en fait j'ai de la peine pour nous deux. Parce que si elle arrive à s'identifier dans ce qu'à dit Kyle, alors nos situations sont similaires.

Je lui prends la main et la serre dans la mienne.

— On va prendre ma voiture! Allez, oublions tout pour le reste de la journée, on s'en fiche, on a besoin de personne, pas vrai?