Chapitre 26 : Une peur tenace

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C'est sans doute la première fois que je sors du bureau de la Luna en regrettant d'y être entrée.

Pourtant, je dois bien admettre que notre conversation m'a été bien utile, puisqu'elle m'a donné des conseils bien moins violents que ceux de son époux pour résister aux intrusions cérébrales de Hash.

Je me dirige vers l'escalier et croise ce dernier sur le chemin, je sens mon estomac se tordre en deux. Son regard est froid, comme si je n'étais rien de moins qu'un parasite.

Les flashs de son passé et le souvenir de la fumée étouffante me reviennent. Si j'avais su que son sourire moqueur caché une histoire aussi sombre...

Je voudrais lui demander plus de détail. Ce qu'est devenue sa sœur, ou comment cet incendie s'est déclaré, mais je n'ose pas.

— Hash, je voulais te dire que je...

— Laisse tomber! réplique-t-il froidement. Il passe à côté de moi et même si je sais que sa réaction n'est pas totalement juste, je m'en veux d'avoir contemplé une blessure aussi douloureuse de son esprit.

Bien qu'il refuse de m'adresser la parole, il va tout de même falloir que je règle cette situation, puisque demain je reprends mon poste de garde personnelle de l'héritier. Ce qui signifie que je vais le côtoyer souvent.

Bien sûr il n'y a pas que ça, je dois aussi réfléchir à cette histoire d'âme sœur. Et je ne vois qu'une personne avec qui je peux en parler.

Je dévale les escaliers, me dirige sans la moindre hésitation vers les appartements d'Eva et tambourine à sa porte. N'entendant aucune réponse, je réitère mon geste avec plus d'insistance.

— Eva, tu es là? Il faut que je te parle de quelque chose de super important!

Je vois la porte s'entrouvrir et Eva apparaît dans l'entrebâillement. Ses joues sont en feux et ses cheveux en bataille.

— Ah, désolée, je dérange?

— Hum, je ne dirai pas ça..., mais si on peut se retrouver dans vingt minutes ça m'arrangerait...

Je retiens un ricanement avec difficulté et la fixe avec une intensité implicite, pour lui faire comprendre à quel point je trouve la situation amusante.

— Dans vingt minutes! répète mon amie d'un ton ferme avant de me claquer la porte au nez, rouge de honte.

— Prends ton temps, je serai chez Annie en t'attendant! je crie derrière sa porte avant de m'en aller.

Je perçois la voix d'Adali de derrière la porte, l'amusement dans ses intonations m'embarrasse encore plus que je ne saurais le dire, elle m'explique qu'elle m'attendra chez Annie.

Et je me couvre le visage, ce n'est pas vraiment que j'ai honte de ma relation avec mon partenaire, mais c'est définitivement gênant de se faire surprendre de la sorte...

Quand je redresse les yeux, je fixe mon homme confortablement étendu dans mon lit, avec un sourire fanfaron accroché sur son splendide visage. Il tend un bras vers moi, pour m'inviter à le rejoindre et je ne me fais pas prier. Je me jette dans ses bras et enfouis mon visage dans son cou.

— Tu es incandescente Eva!

— Ah ouais, incandescente? Carrément?

Il me caresse les cheveux et embrasse le sommet de mon crâne.

— Un vrai petit radiateur portable. commente-t-il avec amusement.

— Pas autant que toi...

— Un loup n'a jamais trop froid, ni trop chaud. Voilà pourquoi notre tribu est très résistante aux températures hostiles de l'Alaska.

L'Oméga et L'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant