L'Oméga et L'Alpha

Chapitre 32 : Joyeux anniversaire Adali

Nous sommes déjà en décembre et j'ai la terrible sensation que le temps file beaucoup trop vite pour moi!

Fort heureusement, la vie et tous les tumultes qui l'agitent semblent aussi se calmer ces derniers temps...

Depuis juin dernier, j'ai l'impression d'avoir sauté de scandale en scandale, le dernier en date c'est finalement résorbé de lui-même puisque Jane Hunt et ses amies n'ont fait circuler aucune rumeur sur Kyle.

Je n'ai pas demandé à Hash ce qu'est ressorti de sa conversation avec son amie...

Comme promis, je le laisse se promener dans mon esprit quand il sombre dans le sommeil, il parvient tout de même à rester hors de mes pensées quand il est éveillé.

De plus, grâce aux bons conseils de la Luna, je parviens à lui interdire certaines de mes pensées.

La mère de Kyle appelle ça le cloisonnement.

Chaque nuit, nous oublions temporairement nos querelles et nous discutons de tout et de rien, comme si nous étions de vieux amis.

La nuit dernière, je lui ai raconté que j'avais peur des oiseaux et lui, il m'a avoué qu'il adorait l'odeur de l'herbe fraîchement coupée quand il fait chaud...

Je suis assise sur un rocher et je compte les fleurs qui se transforment au fur et à mesure en libellule.

— C'est un très beau rêve. Commente Hash qui s'avance doucement derrière moi.

— Oui je l'aime beaucoup.

— Qu'est-ce que tu fais?

— Je compte les fleurs, regarde celle-ci, vient de s'envoler!

Je la pointe du doigt et Hash la suit du regard tout en s'asseyant à côté de moi.

— Combien en as-tu compté jusqu'à présent?

— Dix-neuf, c'est amusant...

Il me regarde avec un demi-sourire, sans comprendre.

— C'est l'âge que j'aurai dans quelques jours...

— Je ne savais pas, tu as moins d'un mois d'écart avec Kyle alors?

J'acquiesce et inspire profondément, les libellules continuent de danser au-dessus de nos têtes, jusqu'à ce que le décor change.

— Où sommes-nous? je demande stupéfaite.

— Chez moi...

Je me tourne vers Hash, sans savoir quoi lui dire, il vient d'orienter mon rêve, pour me montrer un morceau de son passé et je crains qu'il fasse machine arrière si je le questionne.

— Ici, il n'y a pas de lac et les forêts ne sont pas aussi vastes que dans la meute où nous nous trouvons.

Je l'écoute décrire les grandes plaines qui s'étendent à perte de vue et je ressens presque une brise printanière me caresser le visage.

— Avant il y avait une ville ici, une ville magnifique, les gens étaient accueillants et fiers...

— C'est étrange, j'ai la sensation de connaître cet endroit.

— C'est parce que tu vois ce paysage à travers mes yeux...

— Tu étais l'héritier de cette meute?

Hash acquiesce, il reste silencieux, mais je vois bien que ces souvenirs lui sont douloureux et sans réfléchir, je l'entoure de mes bras. Je sens sa surprise, mais je vois bien qu'il n'a ni l'envie, ni la force de me repousser.