Chapitre 37 : Malédiction ?

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— Vous me devez toutes ces réponses.

Je n'essaie pas de contenir ma colère, ou même de dissimuler le reproche dans ma voix. Épuisé, l'Alpha acquiesce avant de se laisser retomber sur le sofa derrière lui. Il se frotte le visage d'une main et s'efforce de rassembler toutes ses idées.

— Quand j'étais encore un enfant, j'ai grandi avec certaines légendes, tout comme ta mère d'ailleurs. L'une d'elles annonçait la fin de notre monde comme nous le connaissions, la fin de notre existence cachée de tous.

Il fourra la main sous une pile de papier et en tira un vieux carnet en cuir, dont la gravure représentait un cercle, à l'intérieur on peut distinguer six parties, chacune de ses parties est représentée par un symbole différent. Ce cercle est entouré de grands éclats rappelant la forme d'un soleil.

Mon « père » feuillette le carnet et trouve rapidement ce qu'il cherche, je vois ses yeux traverser une page de long en large et je devine, qu'il a déjà lu cette page une centaine de fois.

Quand il me tend son carnet, je ne suis pas vraiment certaine de vouloir lire ce qu'il y a dedans. Mais je lui ai demandé des réponses et je veux savoir si les raisons pour laquelle j'ai grandi loin de ma famille sont justifiées...

J'inspire le plus discrètement possible et m'efforce de résorber la nervosité qui gonfle dans mon cœur, avant de commencer ma lecture de ces quelques vers.

« C'est tout? C'est ce ramassis de conneries qui a défini ma vie merdique?! C'est ça?! »

— C'est quoi ça? Je jette négligemment son livre moisi sur la table et le dévisage avec dédain.

— C'est l'une des réponses que tu attends.

— Non, pas du tout, ce n'est absolument pas la réponse que j'attends!

Je me lève en hurlant à moitié, mais mon interlocuteur reste terriblement calme

— Je me doute que tu espérais sans doute entendre une autre réponse. Une réponse où je t'apprendrai que je t'ai éloigné pour ta propre sécurité. Mais ce ne serait pas la vérité, je t'ai éloignée pour protéger la meute. avoue-t-il sans rougir le moins du monde.

— La meute? LA MEUTE?! Et moi alors, qu'est-ce que j'avais fait de mal, je ne vous ai rien demandé. Votre femme a dit qu'elle aurait aimé me garder auprès d'elle alors...

Un frisson me parcourt le corps en même temps qu'une idée effroyable me traverse l'esprit.

— Si elle n'avait pas été là, vous vous seriez assuré que je disparaisse définitivement, pas vrai?

Sa bouche s'entrouvre et se referme à plusieurs reprises sans trahir le moindre son, il se met soudain à bégayer une réponse incohérente.

— J-je ne sait pas, ce n'est pas si facile...

— Vous mentez. je souffle à mi-voix, j'en ai la certitude, mes yeux et l'intérieur de mon crâne chauffe et une voix en moi me hurle, qu'il me ment.

— Adèle... souffle-t-il, abasourdi.

Je me retourne sans comprendre et tombe nez à nez avec mon propre reflet dans un miroir près de la commode. Mes yeux d'ordinaires d'un bleu glacé, sont à présent d'un or intense, tout comme elle.

— Ses yeux changeaient de couleur quand quelqu'un lui mentait! Je comprends immédiatement.

Je reporte mon attention sur l'Alpha et une très longue minute de silence s'installe entre nous, plus personne ne peut plus me mentir et il le sait!

L'Oméga et L'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant