Chap 17 : pdv du sans-abri

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   Avant, je trouvais que la vie filait à une vitesse vertigineuse. 

Avant, j'avais un agenda rempli qui parfois me déprimait et m'oppressait.

Je n'avais pas le temps de m'ennuyer, de me vautrer dans le divan, de snober l'horloge ou d'oublier le jour que nous étions. 

Le temps filait et ne se rattrapait jamais.

Souvent, avec ma femme, nous oubliions d'être heureux et de communiquer. Entre le boulot, les sorties, les repas entre amis, les rendez-vous à droite à gauche, entre les heures supplémentaires et les séminaires, nous n'étions plus aussi attentionnés qu'avant. Nous oubliions de nous aimer vraiment, intensément.

C'était du gâchis.

Maintenant, je n'avais plus de rendez-vous, je n'avais plus de femme à chouchouter ni d'amis à inviter, je n'avais plus d'agenda à remplir.

Chaque jour était vacant et ce néant me donnait le tournis. J'avais tout le temps de réfléchir à mon passé, à mes erreurs, à tous mes manquements qui m'inondaient l'esprit.

Le bilan de mes longues réflexions ? J'avais quasi perdu tout ce qui m'était précieux. 

Maintenant, j'avais du temps, beaucoup de temps pour méditer sur ce que je n'avais plus.

Je caressai mon adorable Aiko et contemplai les gens qui passaient devant moi. 

Ils étaient pressés et stressés comme je l'avais été auparavant. La plupart des navetteurs étaient surmenés, épuisés, las et fatigués.

À tous ces gens, j'avais envie de leur dire : arrêtez-vous ! Savourez ce que vous avez avant de le perdre !

Ne faites surtout pas comme moi.

Le train de nos vies ordinairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant