Chap 24 : pdv Idgie

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   Une nuit, je n'arrivais pas à dormir. Il pleuvait dehors et cette ambiance morose me déprimait. Je m'étais levée lentement pour regarder par la fenêtre. William me manquait. 

Depuis quelques semaines, je sentais qu'il s'éloignait de moi. Il ne me parlait plus, il m'ignorait parfois et cela me remuait les entrailles.

Mon père ne l'accueillait jamais bien lorsqu'il venait prendre de mes nouvelles alors un jour, il n'était plus venu du tout.

Les gouttes de pluie s'écrasaient sur le sol irréversiblement. Je pensai à toutes ces larmes que je retenais pudiquement et j'eus envie de hurler ma douleur à la planète entière.

Brusquement, je saisis mon K-way et l'enfilai. Je me faufilai hors de la maison sur la pointe des pieds. Malgré le déluge, je me mis à courir.

Je savais où j'avais besoin d'aller. Sa maison n'était qu'à quelques rues d'ici. 

J'avais envie de lui expliquer que son amitié était vitale pour moi. J'avais besoin de son soutien comme avant, comme lorsque nous étions des enfants innocents et insouciants.

J'avais déjà perdu ma maman. Le perdre lui, c'était impensable.

Je courus jusque-là puis je m'arrêtai devant la façade de sa maison.

William était-il là ? Serait-il là pour moi ?

Je regardai la fenêtre de sa chambre. Tout était sombre, plongé dans les ténèbres.

Je m'avançai vers la porte puis j'entendis le bruit d'un moteur. Will arriva sur son scooter. Je me cachai le long de la haie pour l'observer. Il avait l'air de vivre sa vie sans moi, heureux. Il était au téléphone avec un pote. Il riait et parlait fort.

Je le regarderai garer son scooter dans l'allée, tout en continuant sa discussion puis courir sous la pluie battante. Finalement, Guillaume arriva avec quelques potes. William rangea son téléphone dans sa poche pour les accueillir et les embrasser.

J'en étais maintenant certaine. Il m'avait oubliée. Il faisait sa vie de son côté, loin de moi, très loin de moi.

Je n'osai pas prononcer son prénom pour l'appeler, pour le supplier de ne pas me rejeter.

Je restai tétanisée sur place.

La nuit redevint silencieuse lorsque je tournai les talons, trempée jusqu'aux os.

Adieu William.

Je ne reviendrai plus vers toi.

C'est trop douloureux.

Le train de nos vies ordinairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant