Chap 52 : pdv William

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   J'étais resté choqué sur le trottoir à la regarder s'enfuir dans la nuit. Idgie était partie en courant et je ne voulais pas la laisser tomber cette fois-ci.

Je me mis à courir derrière elle, mais elle allait si vite. Je savais qu'elle s'entrainait à courir chaque semaine. Je n'avais certainement pas sa condition physique. Dépité, je me forçai à la suivre dans les rues de cette ville que je ne connaissais pas.

Allais-je la perdre, encore une fois ?

Je ne pouvais pas m'arrêter pour reprendre mon souffle. Impossible. Pas aujourd'hui. Mes poumons me brulaient et un point de côté me fit gémir, mais je continuai à courir.

Comment pouvait-elle galoper aussi vite ?

Épuisé, je m'arrêtai un instant pour respirer bruyamment, mais Idgie ne s'arrêtait pas, elle. Elle courrait comme si sa vie en dépendait.

Soudain, je vis une trottinette qui gisait sur le sol, devant la façade d'une habitation. C'était les trottinettes électriques qu'il était possible de louer en ville. Sans réfléchir, je saisis la trottinette et j'utilisai mon smartphone pour la débloquer puis je me mis à poursuivre Idgie.

Idgie s'arrêta au niveau d'une petite gare austère, celle par laquelle j'étais arrivé tout à l'heure. La pluie continuait à s'abattre sur la ville. Elle s'avança vers le quai puis elle resta là, face aux rails.

Mais que faisait-elle ? À quoi pensait-elle ?

Serait-elle capable de ...

Je me mis à paniquer. Que devais-je faire ? Où était son père quand on avait besoin de lui ?

J'avançai vers la voie tout en fixant mon amie d'enfance. Elle était belle, ses cheveux détrempés par la pluie. Belle, mais si démunie à la fois.

À cet instant, je compris que je m'étais trompé totalement. Lali avait raison. Je n'aurais jamais dû être aussi stupide, mais la jalousie s'était emparée de moi, voilà tout, j'avais été jaloux et bête.

Je n'osai pas m'approcher trop près d'elle ni l'appeler. J'avais tellement peur qu'elle ne veuille pas me parler, qu'elle se braque en réalisant ma présence.

Une voix s'éleva dans la gare afin d'annoncer la venue d'un train. Je restai hébété à envisager toutes les possibilités.

Idgie ne bougea pas malgré le danger imminent. Mais que faisait-elle ? Elle resta là, à fixer les rails, sans réagir.

Lali m'avait prévenu qu'elle était au plus mal, sûrement en dépression.

Idgie serait-elle capable de mettre sa vie en péril ? À quoi pensait-elle à cet instant ?

-Idgie ! criai-je tout à coup de toutes mes forces.

Elle leva les yeux, se retourna puis son regard tomba dans le mien.

J'entendis au loin le train approcher.

-Idgie ! Tu ne vas pas faire ça ? hurlai-je de toutes mes forces.





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