La journée avait bien commencé.
Il faisait beau dehors. Mon père me laissait plus ou moins tranquille depuis que j'avais accepté de passer les sélections pour l'émission The Voice Belgique.
Lorsque j'étais arrivée à l'école, je me sentais bien dans ma tête et dans mon corps. J'avais l'impression que mon moral remontait. Tout était fragile en moi, mais j'arrivais à m'accrocher. Tout était frêle, mais je ne m'écroulais pas.
Mon bonheur ne tenait qu'à un fil depuis que maman n'était plus là, depuis que papa s'acharnait à me faire devenir une star.
Tout pouvait basculer d'une seconde à l'autre, mais je préférais ne pas y penser. Faire comme si tout allait bien.
Peut-être qu'alors j'irais vraiment mieux, qui sait ?
Petit à petit, je me mis à remarquer que certains élèves me dévisageaient. Bizarre. Mal à l'aise, je filai vers mon casier, la tête baissée.
Pourquoi me regardaient-ils tous comme cela ?
Quoi encore ?
Je saisis mon tél. pour regarder sur mes comptes, les épaules rentrées comme pour disparaître, le dos courbé, tentant d'ignorer tous ces regards braqués sur moi.
L'horreur, mon père venait de poster une vidéo qui parlait de mon inscription à The Voice. Il clamait haut et fort que j'allais gagner, que j'étais la future star de l'émission. Quelle honte ! Comment pouvait-il me faire cela ?
Toute cette pression me donna la migraine. J'avais soudain la nausée. Des crampes crispèrent mon estomac. J'essayai de cacher mon visage troublé dans mon casier, mais je n'avais pas le choix, je devais aller en cours.
Je ne pourrais pas me planquer éternellement. Pas le choix : fallait affronter les autres élèves.
Et si je chantais faux devant le public ? Et si je n'étais pas prise ?
Je pouvais très bien me planter à cause du stress et de mon moral dans les chaussettes.
Pourquoi mon père ne comprenait-il pas qu'il était toujours à côté de la plaque ? Il n'avait pas besoin de crâner comme ça sur les réseaux.
Je refermai mon casier brusquement afin de me donner du courage puis traversai le couloir avec mes livres serrés contre ma poitrine.
Où était Lali ? J'avais besoin urgemment de mon amie. Je sentis mes lèvres trembler. Je ne pouvais pas pleurer, pas maintenant.
Ne pas pleurer.
Ne surtout pas craquer.
Lever la tête et avancer.
Où était Lali pour m'aider à affronter tous ces regards qui me jugeaient ou qui attendaient avec impatience que je me plante en public ?
Malheureusement, je percutai quelqu'un et toutes mes affaires s'étalèrent sur le sol. Je levai les yeux pour m'excuser puis je restai paralysée.
C'était William, mon William.
Il ne manquait plus que lui pour m'achever sur place.
Pourquoi toi ?
Pourquoi maintenant ?
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Le train de nos vies ordinaires
Ficção GeralUn sans-abri trouve refuge dans une gare pour survivre à son triste sort. Un contrôleur de train fait une rencontre inattendue lors de sa journée de travail. Une adolescente vit mal sa notoriété sur les réseaux sociaux. Trois personnes qui veulent j...