Chap 54 : pdv Naël

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   Petit, j'étais passionné par les trains. Enfant, j'avais rêvé travailler dans ce domaine passionnant. J'aimais évoluer dans une gare ou rester sur un quai à fixer les rails qui s'élançaient à l'infini vers l'horizon.

Mais voilà où cela m'avait mené ? À un véritable désastre. Peut-être que par fois, il ne faut pas suivre les rails aveuglement.

Lorsque j'avais fouillé la gare pour retrouver mon chien, j'étais tombé sur cet uniforme de contrôleur qui traînait dans un coin et tout à coup, je m'étais dit que, pour ne pas sombrer davantage, pour tenir le coup, je devais continuer à poursuivre mes rêves.

J'étais donc devenu un contrôleur de train clandestin. Ces voyages m'avaient redonné goût à la vie, m'avait aidé à survivre dans ce monde cruel.

Lorsque j'avais ensuite rencontré Céleste. J'avais su que ma place était dans cette gare ou dans un train. Tant pis si je n'étais pas un vrai contrôleur.

À cet instant, j'avais réalisé que ma première épouse, celle qui m'avait abandonné lâchement lorsque mon compte en banque s'était asséché, n'avait pas été la femme de ma vie, celle qui m'aimerait envers et contre tout, pour le meilleur, mais aussi pour le pire.

Elle n'avait jamais été celle qui me tiendrait la main dans les épreuves et dans les galères.

C'était Céleste que j'avais toujours recherché.

Pourquoi fallait-il que je la rencontre maintenant alors que je n'étais qu'un bon à rien, un pauvre type sans argent qui traînait dans une gare et qui se faisait passer pour un contrôleur ?

Pourquoi ?

C'était cela qui m'avait remis les pieds sur terre. Mentir m'avait mené au désastre. Je n'avais pas pu jouer la comédie plus longtemps face à son regard sincère et bienveillant.

Face à Céleste, je n'avais pas pu mentir. Je ne pouvais pas être malhonnête avec elle. Tant pis si cela devait tout gâcher.

Elle devait savoir qui j'étais vraiment.

Ne plus jamais mentir.

Le train de nos vies ordinairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant