Chap 40 : pdv du sans-abri

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   Je n'avais pas retrouvé mon chien, Aiko.

Je l'avais cherché partout. J'avais demandé aux commerçants du coin. J'avais interpellé des passants. Je m'étais même rendu au commissariat proche de la gare. J'avais été voir un refuge pour animaux, mais Aiko restait introuvable.

Je savais déjà que je ne me remettrais pas de sa disparition. Impossible de garder le moral sans lui. Je ne pouvais plus me sortir de l'esprit ses gémissements. Ses aboiements raisonnaient dans ma tête durant des heures, inlassablement.

La nuit, j'avais peur de fermer l'œil. Je cauchemardais. Les pires scénarios arrivaient à mon animal. Je me réveillais alors en sursaut, tout transpirant, effrayé et anéanti.

Tous mes traumatismes refaisaient surface alors que le temps avait fini par les apaiser, ils s'insinuaient dans un coin de mon esprit et me rongeaient de l'intérieur. J'étais littéralement détruit comme au premier jour.

Comment avais-je pu laisser ces jeunes martyriser mon chien ? 

Comment avais-je pu être aussi faible et aussi inefficace ?

Un perdant, comme à chaque fois.

Je m'en voulais tellement que je décidai de ne plus rester dans la gare. Je ne pouvais plus m'assoir ici, sans lui. C'était trop douloureux. Il me manquait à en crever.

Je trouverais d'autres solutions pour survivre, pour ne pas sombrer. J'avais envie de tout abandonner, de baisser les bras, mais l'espoir de revoir un jour mon chien m'aidait à me battre.

Aiko.

Chaque jour, je pensais très fort à lui.

Je devais le retrouver à tout prix.

Une seule question me rendait dingue : où était-il ?

Le train de nos vies ordinairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant