Unis par les étoiles

Chapitre 45

     Astraea, Mercurii dies 23 Maius

Le carrosse s'arrête devant la demeure. Mon ancienne maison, le manoir des Thrasea. Revenir dans cet endroit me rappelle des mauvais souvenirs et tout ce que j'ai enduré avec ma famille.

Mais aujourd'hui, je ne suis pas seule. Mon mari est là avec moi. Verena et Archer sont également présents. J'ai une famille qui m'aime et qui me soutient désormais.

Astrophel me regarde attentivement. Je le vois à son regard qu'il s'inquiète pour moi.

- Es-tu sûre d'y aller ? On peut dormir à une auberge si tu le veux. Me demande-t-il en prenant ma main.

- Tout va bien Astro. Je suis avec toi. Je souris en disant cette dernière phrase.

- Je serai toujours là avec toi Amica mea. Me dit-il en faisant un baisemain.

Le cocher ouvre la porte du fiacre. Mon époux sort en premier puis se tourne vers moi en me tendant sa main.

- Madame Callum. J'accepte sa main et descends.

- Je vous remercie Monsieur Callum.

Verena et Archer nous rejoignent après avoir confié les chevaux au cocher de la Famille Thrasea, Jack. Les soldats ont pris congé et dorment à l'auberge le plus près pour ce soir et ainsi que le reste du séjour. Ils viendront seulement demain pour l'enterrement.

Demain est le jour où aura lieu l'enterrement de feu Lord et Lady Thrasea. Le moment où je dirai adieu à mes géniteurs.

La porte du manoir s'ouvre et laisse apparaitre une femme âgé d'une trentaine d'années en uniforme de gouvernante. Je la reconnais immédiatement. Elle s'approche de nous.

- Vos Altesses, Lord Viari et Lady Ashmore. Bienvenue au Manoir de la Famille Thrasea. Dit la femme en s'inclinant.

- Mariana. Comment vas-tu ? Je lui demande. Je ne savais pas qu'elle est devenue gouvernante.

- Très bien Votre Altesse. Répond-t-elle en me souriant. Entrez à l'intérieur je vous prie.

Nous la suivons à l'intérieur dans le hall. Rien n'a changé depuis mon départ. Mais le silence est pesant dans la demeure. Tout n'est pas propre, je peux voir de la poussière sur quelques meubles.

- Mariana, n'y a-t-il personne ici ? Où sont passés les servantes et Madame Cotor ? Je la questionne curieuse. Mariana ne me regarde pas dans les yeux. Elle a peur.

- Mariana, vous pouvez tout nous dire. N'ayez crainte. Rassure Astrophel d'une voix douce.

- Depuis le retour de vos parents suite au diner qu'a lieu au palais, des choses étranges se passent. Deux de nos servantes ont été retrouvés mortes dans la ville. Suite à cela, plusieurs ont pris peur et posé leur démission. Il y a quelques semaines, la nouvelle du décès de Madame Cotor nous est parvenue. Nous raconte-t-elle en tremblant.

- Comment est-elle morte ? Questionne Archer.

- Elle a retrouvé dans un recoin de la ville étranglée par une écharpe.

- Est-ce que nous savons qui sont les auteurs de cela ? Interroge Verena.

- Malheureusement, personne ne connait les auteurs de ces actes. Répond Mariana.

- J'imagine que les servantes restantes sont en train de préparer pour demain. Je suppose.

- Exactement Votre Altesse.

- Mariana, j'ai une question. Exclame mon mari. Pourquoi n'avez-vous pas engager de nouvelles servantes ?

- L'héritier Ketil m'a ordonné ne pas le faire. Exprime-t-elle.

- N'avez-vous pas des tâches à faire pour demain ? Je la questionne gentiment. J'évite d'exprimer ma colère devant elle.

- En effet, veillez m'excuser. Mariana s'incline avant de s'éclipser.

- Flavio n'a aucun droit sur la famille Thrasea. Ce n'est pas à lui de prendre des décisions pour ma famille. J'exclame hors de moi.

- On va régler ça. Ne t'inquiètes pas Amica mea. Me rassure Astrophel en me prenant dans ses bras.

- Il a raison Astro. On est là pour t'aider. Enrichit le général.

- Pourquoi on ne peut pas tuer ton cousin ? Questionne Verena. Il le mérite largement.

- Je suis bien d'accord avec toi. Acquiesce Archer.

- Je croyais que nous étions là pour un but précis. Dit mon époux.

- Suivez-moi. Je leur dis.

Nous montons à l'étage et traversons un couloir rempli de tableaux. Ces peintures sont une tradition pour de nombreux famille noble. Ils sont une preuve de notre existence mais aussi de l'histoire de la famille.

Qui sont-ils ? Me demande mon mari.

Ne comprenant pas sa question, je me retourne et remarque qu'Astrophel fixe une peinture. Je m'approche de lui. Verena et Archer observe attentivement aussi le portrait. Le portrait dont ils regardent représentent Papi Léo, Mamie Célesta et moi étant enfant. J'étais assisse sur les genoux de ma grand-mère. Je jouais avec la style de Papi Léo pendant que mes grand-parents regardait le peintre. Je souris à ce souvenir.

- Ce sont mes grand-parents, Léo et Céleste Thrasea. Ce sont eux qui m'ont élevé et de même pour Stella. Je leur dis nostalgique.

- Ils formaient un très charmant couple. Exclame Astrophel en me regardant.

- C'est vrai. Enrichit mon amie en souriant.

Nous poursuivons notre chemin jusqu'à atteindre un mur. Je pose ma main sur le mur et murmure :

- Aperi tibi.

Une porte s'ouvre d'elle-même à la place du mur qui disparaît. J'entre la première suivi de mon époux et de mes amis. Ils observent la pièce avec émerveillement.

La bibliothèque n'est pas aussi belle que celle du palais royal mais elle a son propre charme à elle. Des guirlandes illuminent la place rendant la pièce joviale. La salle est composé de deux étages rempli de livres. C'est l'endroit parfait pour les amoureux de la lecture.

- Cette bibliothèque a toujours été notre précieux trésor. Vous trouverez des livres qui ont jadis été oubliés. Certains des livres sont écrites en langues anciennes comme le grec ancien et le latin. J'explique en montrant les coins dédiés.

Archer et Verena partent vers l'étage supérieur où se trouve des ouvrages sur les guerres. Astrophel feuillette un livre qui était sur la table tandis que je pars chercher le livre qui me permettra de réaliser le sort qu'on a besoin.

Après quelques minutes de recherche, je le trouve enfin. Il était bien caché entre deux gros ouvrages.

Je réunis tout le monde autour de la table. Le livre appelé Collectio incantamentorum est posé au centre du bureau. J'ouvre l'ouvrage à la bonne page où se trouve le sort.

- On va voir les derniers instants de mes géniteurs pour comprendre leur décès soudain. Pour qu'on puisse tous voir cette vision, on doit poser une main sur la page. On exécute le geste. Astrophel, libère ta magie de nécromancie et dirige-la dans ce livre pendant que je récite le sortilège. Il hoche la tête comprenant mon ordre.

- Mors et tempus, fortia elementa. Dominum et dominam Thraseam ultima momenta repetamus. Benedicat mors pignora eius et amici. Tempus accipias petitionem nostram.

Quelque instant passe avant que la lumière de la pièce s'éteigne et que la salle devient froid. Un vent violent souffle très fort et décoiffe nos cheveux. Nous fermons tous nos yeux sur le coup et une vision apparait.