Chapitre 12

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Quelques jours plus tard, lorsque les gardes vinrent à nouveau dans le cachot, ils attrapèrent Teddy qui avait déjà cicatrisé de ses plaies. Ils le trainèrent à l'extérieur ainsi que l'autre elfe qui semblait sans vie ou du moins toujours aussi inconscient.

Nolan n'eût pas à rester seul très longtemps puisque quelques minutes plus tard, on vint lui ouvrir sa cellule pour le libérer. Il marcha lentement en remontant les marches en colimaçon. Son premier réflexe fut d'aller dans ses quartiers pour aller se laver et se changer. Marelle frappa à sa porte alors qu'il était plongé dans son bain de roses et de lait d'amende. Elle avait un plateau d'argent dans les mains avec divers fruits, une assiette de fromages et du thé.

— Nolan ! Je me faisais du souci, jamais le roi n'a été aussi dur envers vous. J'aurais aimé venir vous voir mais les gardes me surveillaient sans cesse. Vous avez l'air amaigri, est-ce qu'on vous nourrissait au moins ?

— Ne t'en fais pas Marelle, Pjyla venait me rendre visite en secret et heureusement, sinon je pense qu'on m'aurait laissé mourir de faim pendant ces longs jours.

— Jamais le roi ne vous avait puni aussi longtemps, vous êtes pratiquement resté deux semaines dans ces cachots glaciales. Une chance que vous ne soyez pas tombé malade.

Bien sûr, les elfes ne tombaient pas malade, ils subissaient simple, le froid ou la douleur, mais les maladies étaient une des faiblesses des humains. Il aimait qu'elle le pense parfois fragile comme eux, alors qu'il était bien plus solide qu'il en avait l'air. Si Pyjla ne lui avait pas apporté des provisions, il aurait survécu, il aurait simplement été amaigri et asséché.

— Est-ce que vous allez bien ? Souffrez-vous quelque part ? questionna-t-elle le ton inquiet.

— Non, je suis simplement fatigué, mais je vais bien. J'appréhende juste de devoir refaire face à mon père et à Puerth.

— Savez-vous que le palais a été attaqué en votre absence ? Enfin, l'ennemi n'a pas réussi à rentrer dans l'enceinte de nos murs, ils se sont repliés un peu avant. Heureusement, nous avons tous été mis à l'abri dans les sous terrains.

— Je le sais, deux prisonniers étaient avec moi au cachot.

— Deux vous dites ? Mais c'est affreux ! Comment étaient-ils ?

— Je n'ai pas vu le deuxième, mais celui qui se trouvait à côté de ma cellule était grand, robuste. Je crois même qu'il faisait semblant d'être affaibli lorsqu'il revenait dans sa cellule, il récupérait vite. Dis Marelle, tu as déjà vu des elfes de la terre ?

— Il y a longtemps oui. Vous savez que votre grand-père maternel ainsi que la reine avaient le pouvoir de la terre ? Votre mère adorait aider les fleurs à éclore, les jardins étaient d'une beauté sans fin, je ne les ai plus jamais vu aussi beaux qu'à son époque.

— Pourtant mère avait les yeux verts comme les miens, enfin c'est ce que je peux voir sur les peintures. Ceux de cet elfe étaient d'une douce couleur noisette, c'est la première fois que j'en voyais. Tu sais Marelle, il était tellement désagréable mais son regard était incroyablement doux. Il m'a dit que j'avais les yeux les plus beaux qu'il n'ait jamais vu. Personne ne me l'avait jamais dit.

— C'est faux, je vous l'avais déjà dit.

— Tu le disais simplement parce que je suis le prince et que tu es ma nourrice.

— Je n'ai jamais dit ce que je ne pensais pas. Vous ne pensez pas qu'il essayait de vous flatter pour vous amadouer et que vous le fassiez sortir ?

— Surement.

Il s'immergea lentement la tête sous l'eau en passant ses mains sur son visage et ses cheveux. Il ressortit pour s'asseoir à nouveau dans son bain puis il reprit.

Le Royaume de l'Emaya [MM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant