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PDV Gabriel

J'avais besoin de me défouler. Je n'en  pouvais plus. Il avait le don de me mettre hors de moi celui-là. J'avais besoin de réponses et il avait osé m'envoyer balader ! Le pire avait été par rapport au porte-clef : comment pouvais-je le garder sans repenser à son amertume de me l'avoir offert ? Tout cette situation me dépassait. Malgré tout, je me sentais revivre de nouveau. Après ma séparation, j'eus une phase de dépression et tout m'avait semblé devenir si fade et sans couleur. Je ne ressentais presque plus rien et voila qu'une confrontation avec Bardella m'aidait à me reconnecter au monde des vivants. Je ressentais de la colère certes mais au moins je ressentais quelques chose...

Le lendemain, je travaillais dans mon bureau à Matignon avec une certaine hargne et lors des réunions, je me montrai plus virulent ce qui me valut une remarque du Président :

- Gabriel, j'espère que tu n'abuses pas trop sur les stimulants ? Tu as l'air plus survolté que d'habitude...

- Euh... non, désolé c'est vrai que j'en fais un peu trop, répondis-je gêné alors certains rires fusèrent.

Je me concentrai sur la mise en place des prochaines destinations de la semaine et tentai de me contenir.

- Je te ramène quelque part ? Me proposa gentiment Max après cette journée harassante.

- J'ai rien de prévu là... tu vas où toi ?

- Allons boire un verre, qu'est-ce que tu en dis ?

Je réfléchis. Je n'avais pas encore envie de rentrer et il faisait plutôt beau dehors. Je devais me changer les idées sinon...

- Ok, allons-y.

- Hé attendez-moi j'ai fini aussi !

Charlotte accourut vers nous avec ses talons et je remarquai que Max rougissait un peu.

- Vous pouvez me déposer ? J'ai rendez-vous pour ma manucure, lâcha-t-elle, hors d'haleine.

- Oui pas de problème, viens avec nous, dis-je tandis que Max lui ouvrait la portière.

- Merci Max, minauda-t-elle, avec un grand sourire.

Ils étaient trop mignons ces deux-là. Et bavards. Pendant dix minutes, leurs voix berçaient l'habitacle puis la voiture se stoppa. Charlotte nous salua avant de sortir.
Il ne restait que Max et moi.

- Au bar habituel Gabriel ?

- Oui c'est plus tranquille, on ne sera pas dérangé, acquiesçai-je.

Et nous arrivions ainsi à destination quelques minutes plus tard. Quelques personnes nous lorgnèrent avec discrétion et le propriétaire nous installa à notre place favorite à l'abri des regards indiscrets. Max semblait plus tranquille et je fus surpris de constater qu'il avait l'air plus épanoui. Je compris rapidement quelle en était la raison ou plutôt qui.

- Je suis content que la journée soit terminée ! Y'a tellement de circulations en ce moment, ça m'épuise trop... sinon toi ? Quoi de neuf ? Ça fait longtemps qu'on n'a pas pris le temps de se poser comme ça pour discuter !

Je souris, il avait raison. J'avais d'abord envie qu'on discute de sa relation avec Charlotte.

- Tu n'as rien à me dire toi ? Éludai-je, avec un grand sourire.

Il toussota un peu, saisissant l'allusion.

- Oui... depuis quelques temps,  j'ai réalisé que Charlotte me plaisait vraiment. La dernière fois lors de la soirée des résultats, nous nous sommes embrassés et depuis, on prend le temps de se voir, de se connaître  davantage.

Parti pris pour l'amour - Bardella X AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant