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PDV Gabriel

Je ne pus me résoudre à le laisser... Il semblait tellement vulnérable, je n'avais pas envie de partir en vérité. Je sentais mes barrières qui, une à une, s'effondraient, j'avais peur de me laisser emporter par ce que je ressentais.

Quand il m'affirma qu'il était sincère, qu'il ne pouvait pas feindre, porter un masque ce soir... je sus que je devais en faire de même.

Je le croyais cette fois, tout était si compliqué entre nous... J'essayais de faire taire l'espoir qui enflait dans mon coeur car une partie de ma raison savait qu'il n'avait pas toute sa tête... mais bordel... même si c'était pas réel pour lui, je désirais que ça continue pour moi... 

So corps m'attirait, son âme me subjuguait. Je ne pus m'empêcher de le toucher, de toucher les parties de son corps dont j'avais maintes et maintes fois effleurer des yeux lors de nos débats : ses mains, son épaule, sa bouche, son cou...

J'avais envie de remplacer ce contact par le toucher avec le goût...

Stop... Contrôle toi...

Je le ramenai jusque sa chambre et ensuite je retournerai chez moi. Il ne pouvait rien se passer. Il ne me considérait pas comme moi je le considérais...

Une photo piqua mon attention et toute la lumière se fit sur la situation et, de ce fait, le porte-clé :  Il était le lycéen dont j'avais encouragé la carrière politique !

J'étais empli d'émotions quand il me remercia et je me souvins du fameux moment où le terme "Monsieur le professeur" avait commencé. 

J'étais toujours hors du temps quand je sentis son étreinte derrière moi et ses mains qui encerclaient délicatement ma taille, d'une façon si naturelle que je ne pus que l'attirer davantage à moi. 

- Alors c'est donc ça... vous ressentez de la gratitude envers moi ? lançai-je, avec prudence alors que je sentais son souffle derrière moi.

Je frémis, en réalisant que nous étions si proches physiquement l'un de l'autre... Je sentais que ça s'était déjà produit chez moi mais la différence d'aujourd'hui était que j'avais toute ma raison. Et c'était d'autant plus exaltant... 

- Si ce n'était que ça.... un cadeau et on en parle plus... et pourtant... ce n'est pas le cas, haleta-t-il, avec ferveur.

Il resserra son emprise comme s'il avait peur... de me perdre ? Ou bien était-ce moi ?

- Je n'arrive plus à vous suivre... confessai-je, troublé. 

- Je suis aussi confus que vous, ne vous inquiétez pas...

- Vous ne me haïssez pas alors ? tentai-je, audacieux.

Je le sentis sourire sur ma nuque, puis y déposer un baiser si léger... que je me demandais si je ne me l'avais pas imaginé moi-même. 

-  Répondez en premier, Gabriel...

Entendre seulement mon prénom dans sa bouche était une expérience envoutante...

- Vous ne répondez pas ? insista-t-il, curieux.

- ... 

- Gabriel...

S'il continuait sur ce ton là, j'allai le faire taire à ma manière...

- Ne m'appelez plus comme ça... vraiment, ne le faîtes plus. Je ne répondrai plus de mes actes si vous continuez comme ça... Et je n'oublie pas que vous n'avez pas la lumière à toutes les étages, ajoutai-je, en désirant alléger la tension électrique entre nous. 

Parti pris pour l'amour - Bardella X AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant