Parti pris pour l'amour - Bardella X Attal

*68*

PDV Gabriel

Sa bonne humeur laissa peu à peu la place  à une certaine nervosité et mon coeur pulsa d'inquiétude moi aussi.

Que devait-il me dévoiler ?

Il tergiversa en finissant de débarrasser puis partit en trombe vers sa chambre. Je ne savais comment réagir, désarçonné par ce brusque changement d'atmosphère.
Jordan revint avec un objet dans la main et je compris que c'était le badge qu'on lui avait donné à la radio.
J'étais perdu car je m'attendais à quelque chose de plus sérieux.

- C'est excellent ! pouffai-je en voyant sa petite tête crispée sur la photo.

Il sourit mais il sonna faux ce sourire... Je pouvais capter que quelque chose n'allait pas et Jordan me cachait un sujet important clairement.
Il évitait mon regard et alla tout à coup faire la vaisselle.

- Hé c'est moi qui devais la faire ! m'écriai-je ,faussement accusateur.

- T'inquiète pas, c'est toi l'invité et n'oublie pas que c'est moi le plus romantique de nous deux.

Son ton taquin était revenu, cependant je restais à l'affût car je sentais que quelque chose clochait.
Pris d'une pulsion de tendresse je l'encerclai de mes bras, appréciant son contact. Il était plus grand que moi : j'humai discrètement le parfum de son col de chemise.

Je suis fou de lui...

Il parut surpris de ma marque d'attention et j'entendis qu'il soupirait comme s'il était accablé.

- Jordan.

Il rincait maintenant les couverts. Sa respiration s'était accélérée.

- Jordan ?

Il s'immobilisa et regarda droit devant lui. Puis il bascula son menton vers la droite quelques secondes et je fus ébloui par son profil.

Qu'il était beau...

Je resserrai légèrement mon emprise autour de sa taille et posai ma joue contre lui, profitant de le sentir si proche de moi. Il finit sa tâche rapidement. Je restai collé à lui tandis qu'une angoisse sourde montait dans ma poitrine.

- Gabriel.

J'ouvris les yeux. Il avait posé sa main sur les miennes et à en croire par sa stature rigide, il luttait contre quelque chose.

- Dis-moi ce qui te tracasse Jordan, murmurai-je, soucieux.

Il soupira encore plus fort puis se tourna vers moi, prenant mes mains dans les siennes  avec délicatesse. Son regard était profond et sa bouche se releva en un sourire contrit.

- Tu es beaucoup trop intuitif, déclara-t-il, avec une surprise mêlée de confusion.

Il observa mon poignet qui se cachait dans l'attelle et ses sourcils se froncèrent encore une fois.

- Je n'aime pas quand tu es blessé, quand quelque chose de mal t'arrive, souffla-t-il si bas que j'eus de la peine à percevoir ses mots.

- Ce n'est pas important, dis-je d'une voix légère. Par contre je sais que tu as quelque chose a me dire, ajoutai-je un ton plus grave.

Il se déroba et marcha vers le salon, ses paumes posées sur ses hanches : il réfléchissait.

Je le suivis, le cœur battant. Au fond, je savais que ça n'allait pas me plaire...

Il m'invita a m'asseoir d'un coup d'oeil et je saisis son stress car il n'arrêtait pas de se trémousser. Je m'installai près de lui, ne le lâchant pas du regard.