Parti pris pour l'amour - Bardella X Attal

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36 heures plus tôt...

PDV Gabriel 

Plus le temps passait et plus mon angoisse grandissait. C'était une mauvaise idée de venir ici. Je songeais même a rentrer plus tôt en France, mais je me persuadais de rester malgré tout... il restait encore un peu plus d'une semaine avant que je ne reprenne totalement mes fonctions. Il fallait que je me confronte à mes peurs sans possibilité de fuir dans le travail.

J'étais ici face à moi-même. Je réalisai tellement de choses depuis... j'avais eu le temps de réfléchir sur mon rapport à la vie, à l'amour, à moi-même... La ville de Florence y était aussi pour quelque chose... tout semblait empreint d'un certain romantisme ici et j'avais un pincement en coeur en imaginant ce que cela aurait été avec Jordan.

Jordan. 

Il me manquait. Et plus je me rendais compte de la place qu'il prenait dans mon coeur et plus la peur de me faire rejeter grandissait : rejeter à cause de la réalité des choses, car je savais que Jordan ne pourrait jamais assumer notre relation. Je ne pouvais lui en vouloir je le comprenais. Malgré tout j'en souffrais. Plus il était loin de moi et plus des pensées sombres envahissaient mon esprit et pire... hantaient mes nuits. 

C'était systématique : lorsque je devenais fragile, je me protégeais en prenant une certaine distance. Mes messages étaient moins récurrents, beaucoup moins personnels. Peut être était-ce aussi la conséquence de savoir qu'il était avec son ex, dans la même chambre, passant les fêtes d'années ensemble...

Sans doute m'étais-je fourvoyé en pensant qu'il pouvait m'aimer comme moi je l'aimais. 

Le froid achevait de me rendre dépressif et j'avais du mal a rester optimiste en percevant l'énergie de Noël qui flottait dans l'air. 

Mon meilleur cadeau serait...

Mon téléphone sonna tout à coup. Je déviais mon regard de la fenêtre de la chambre et étudiai le téléphone avec suspicion. Et si c'était Jordan ? Une partie de moi le désirait ardemment autant qu'une autre l'appréhendait absolument. 

Je regardais rapidement le téléphone : 

Charlotte. 

Soulagé, je décrochai : 

"Oui allô ?

- Ah Gabriel ! Comment vas-tu ? Tes vacances se passent bien ? 

Elle avait l'air nerveuse. Ou bien était-ce moi ?

- Oui, je vais bien je profite de mes jours de repos et toi ?

- Oui oui... dit-elle évasivement. 

Un silence. Là c'était bizarre...

- Bon crache le morceau Charlotte.

Je pouvais deviner sa mine embarrassé à travers l'écran.

- Stéphane. 

- Quoi Stéphane ?

- Il va venir... à ta rencontre.

Je n'y comprenais rien. Quoi ?

- Comment ça ? Comment tu sais ça ? Explique moi !

Elle soupira bruyamment et dit avec une petite voix :

-  Jai entendu dire qu'il voulait aller en Italie et tu es en Italie alors j'ai de suite compris qu'il allait venir te voir. 

La panique revenait de plus belle.

- Putain... non je n'ai pas envie de voir Stéphane, ce n'est pas le moment ! Mecriai-je, déboussolé.

- Tu es avec ton amoureux ? Demanda-t-elle, subitement inquiète.