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(PDV Jordan)

Je rougis juste à l'idée de porter son nom. 

J'étais complètement entiché de ce mec purée... 

Des coups à la porte me firent brutalement revenir à la réalité. Je posai rapidement mon téléphone et repris un masque de façade :

- Oui ! Entrez !

- C'est moi Jordan, dit Marine, en entrebâillant la porte. C'est pour te dire qu'on a une réunion d'urgence cet après-midi, celui de demain est annulé donc on la reporte pour 14 heures après le déjeuner. J'ai besoin que tout le monde soit là, c'est bon ?

- Oui d'accord pas de soucis, je n'ai pas besoin de grande préparation pour demain de toute façon, répondis-je solennellement.

Elle hocha la tête, satisfaite puis disparut.  Je voulus prendre mon agenda sur mon bureau  afin de vérifier certaines chose mais je ne le trouvai pas. 

C'est bizarre... j'étais sûr de l'avoir posé sur mon dossier pourtant...

J'ouvris mon tiroir et l'aperçus finalement au-dessus de divers papiers et... de la montre de Noélie. 

Une sensation de malaise me prit aux tripes et j'ignorais si c'était à cause du cadeau ou d'une autre raison... Je commençai bizarrement à étouffer dans mon bureau et envisageai tout à coup de prendre un peu l'air. 

Je pris mon téléphone avec moi et me préparais à répondre à Gabriel, désireux d'éprouver cette harmonie que lui seul pouvait me procurer.

Je ne peux qu'espérer... 

Malgré moi, je craignais que tout ceci n'arrivât jamais : lui et moi... unis par les liens... du mariage. 

C'était impossible... notre union ne pouvait fonctionner que dans le silence de la nuit et des instants volés à la vie... je ne pourrais jamais gouter à la liberté de l'aimer, sans risquer de tout perdre à côté...

Un étau se resserra dans ma gorge, me poussant à quitter les lieux immédiatement : Patrick était à l'entrée et prit un air étonné en me voyant :

- Tout va bien ? Vous êtes pâle, dit-il, d'un ton soucieux.

Je repris ma respiration, sentant la crise de panique arriver.

- Tout va bien... je dois juste sortir un peu...

- Je vous accompagne.

Il m'ouvrit la porte et je me précipitai à l'extérieur. Je respirais, tentant de contrôler les battements de mon coeur. Déjà, ça allait beaucoup mieux... j'avais l'impression que l'angoisse me vrillait le cerveau en réalisant à chaque fois l'étendue réelle de ma relation avec Gabriel et surtout de son issue inévitable... la peur de le perdre était toujours là, encore plus depuis que je me suis intimement lié avec lui...

- Ça va mieux ? s'enquit gentiment Patrick.

- Oui merci, lui dis-je, faiblement.

Il m'avait déjà vu dans cet état auparavant : l'anxiété avait toujours fait parti de ma vie et encore plus depuis que j'avais des responsabilités plus importantes au travail. Même si j'adorais ce que je faisais... j'avais encore du mal à maitriser mon angoisse parfois...

Je n'avais même pas appuyé sur envoyer depuis le temps... et Gabriel m'avait renvoyé un message :

G: Tout va bien ? Je ne voulais pas te heurter... désolé

Je m'empressai de lui répondre :

J: non non... ne t'inquiète pas... des imprévus au travail... on se parle plus tard 

Parti pris pour l'amour - Bardella X AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant