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PDV Jordan

Après avoir raccroché, j'avais fondu en larmes. Toutes les fois où je m'étais retenu, tout ce que j'avais refoulé depuis le temps, tout se libérait à travers mes yeux... J'étais toujours ivre mais je m'en fichais. Je me laissais aller pour une fois à exprimer mes émotions. 

J'avais un regard neuf sur le monde qui m'entourait, mes sens s'étaient décuplés : l'air de la nuit qui s'était rafraichit, le réverbère en face de moi qui m'agressait les pupilles, le goût de l'amertume sur mes lèvres rapidement dissipée grâce à une fontaine à eau près de moi... j'en profitais pour me mettre de l'eau partout dans mes cheveux... j'avais chaud. 

J'avais mal encore en repensant à la voix de Gabriel Attal. Au moins je lui avais redonné tout ce qu'il m'avait jeté en pleine face.

J'allai vers un coin d'ombre près d'une balançoire et me surprit à envier l'insouciance des enfants. L'alcool m'aidait à avoir une âme de philosophe...  

- Je suis Spiderman ! m'écriai-je, en agrippant fortement la barre en hauteur devant moi. 

Mais je ratai mon atterrissage et m'écrasa sur le sol. Je me tournai difficilement sur le dos. 

- Un Spiderman bien usé si vous voulez mon avis...

Une voix me prit au dépourvue mais je ne voyais rien à cause du satané réverbère en face de moi. 

- Je suis mort... dis-je avec peine.

- Si vous êtes mort, alors vous voici au Paradis. 

Encore cette voix... Les paupières closes, à bout de souffle, je tentais de la situer.

- Je ne sais pas si j'irai au Paradis... dis-je avec lenteur.

- Alors rentrez chez vous Spiderman.

- Vous me faites chier à me répondre... J'ai besoin de tranquillité dans ma tête...

- Ah parce que vous avez ma voix dans votre tête ?

Malgré mon état d'ébriété, je sentais que quelque chose de bizarre se passait. 

- Pourquoi j'entends la voix d'Attal dans ma tête. Je ne l'aime absolument pas sa voix... 

- Je n'aime pas la vôtre non plus Bardella, alors arrêtez de vous plaindre et levez-vous bon sang !

Je sursautai et m'assis précipitamment, l'estomac en déroute. Je me concentrai sur le visage qui était devant moi. 

- Je commence aussi à voir le visage de Gabriel d'Attal... je deviens fou. C'est pas possible...

- Je ne suis pas réel Bardella.

- Oui je sais. Une projection de mon esprit, qu'on appelle aussi hallucination et...

- Même quand vous avez bu, vous débitez toujours autant c'est pas possible...

Le Attal imaginaire leva les yeux et sourit comme le vrai Attal l'aurait fait. 

Oh ! C'était exaltant... je devrais boire plus souvent...

Il me tendit la main et sa chaleur m'éblouit, j'avais vraiment l'impression de pouvoir le toucher.

La sensation était si intense qu'elle m'enveloppa entièrement dans un flou total.

* * * 

PDV Gabriel

Je fonçai comme pas possible sur la route qui me menait vers Bardella, en espérant qu'il serait toujours là. J'étais déjà allé dans cette discothèque à une époque, donc je savais pertinemment comment m'y rendre plus rapidement. A cette heure-ci, j'avais de la place pour me garer. 

Parti pris pour l'amour - Bardella X AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant