Parti pris pour l'amour - Bardella X Attal

*54*

PDV Gabriel 

Contempler la personne qui faisait battre mon coeur plus vite...

Sentir sa peau délicate  sous mes doigts curieux...

Fondre à chacune de ses respirations embrumées de plaisir...

Planer avec lui à sept mètres au dessus des cieux...

Mon coeur qui vibrait à l'unisson du sien, nos mains qui s'entremêlaient  tel un symbole de notre destin : celui de nous rencontrer...

J'étais dans un autre espace-temps, loin de la réalité avec mon alter égo, mon âme soeur.

Jordan..

Le voir s'abandonner lentement à moi était l'expérience la plus éprouvante de mon existence... 

Je découvris réellement ce qu'était la beauté dans son état le plus brut : ses traits marqués par la jouissance ultime.

Je compris véritablement ce que c'était d'être intimement lié avec quelqu'un : effleurer son âme par un baiser, un toucher, une respiration. Un regard...

Le sien.

Un sourire.

Le sien.

J'adulais chaque seconde passée avec lui... 

Son plaisir était le mien, son bonheur était le mien. 

Tout ce qu'il ressentait m'appartenait à moi aussi. 

Il était mon amour.

Le Coeur avait triomphé encore une fois et je priais pour que cela demeure pour les autres à venir.

La Raison restait tapis derrière, fulminant en silence, attendant les éclats du jour pour reprendre le pouvoir.

Et s'il faisait nuit pour toujours  ? Pourrais-je le garder auprès de moi et l'aimer jusqu'au dernier souffle de ma vie ? 

Un coup d'oeil suffit pour que je bascule avec lui dans cet instant d'éternité, où nous atteignons les étoiles avec le choeur de l'Amour. 

* * * 

En revenant dans la chambre, Jordan était déjà plongé dans le sommeil. Après ce moment d'intimité, nous étions restés longtemps perdus dans le regard de l'autre, s'échangeant des émotions dont les mots ne pouvaient décrire...

Je n'oublierais pas la force de cette connexion : elle était bien ancrée en moi. 

Je savais du plus profond de mon coeur qu'elle l'avait toujours été... 

Je me recouchai près de lui, l'observant avec attention. Rien n'était plus doux que de le regarder dormir. J'étais si apaisé comme si tout était à sa place. J'étais à ma place près de lui, là, maintenant... 

- Jordan... tu me rends heureux d'être en vie, murmurai-je, à peine audible. 

Je savais qu'il ne m'entendait pas mais j'avais un trop pleins d'amour en ce moment...

Qui débordait par les yeux...

J'étais heureux. Et puis d'un coup, je ressentis une certaine tristesse. Tout était mélangé... 

J'étais sans dessus-dessous. Mais ce n'était pas mal. 

Longtemps l'apathie avait fait partie de mon existence, notamment lors de  l'accident de Jordan... Et depuis son retour dans mon quotidien, je ressentais davantage et cela me remettait au statut d'être humain.