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(PDV Jordan)

Je lui avais ouvert mon coeur. J'étais terrifié. Mais il devait savoir la vérité. Après mon accident, je m'étais promis d'être plus honnête envers moi-même et de suivre mon intuition. Dans ce monde de faux-semblants, de quête de pouvoir et d'argent, il était rare de laisser l'amour triompher. La mort enlevait toute chance de pouvoir recommencer à aimer véritablement. Moi je l'avais eu cette chance et il se trouvait que Gabriel était essentiel pour moi, c'était une évidence. J'avais l'espoir qu'un jour les choses seraient plus simple pour nous... je l'espérais vraiment. 

Après mes mots, il resta silencieux mais ses yeux parlaient pour lui. Trop d'émotions, trop de sentiments... parfois il était bon de laisser transporter l'échange sans utiliser les mots mais juste en laissant parler son âme. 

- Tu réalises les conséquences que cela peut engendrer par la suite, n'est-ce pas ? reprit-il, hésitant. 

Il luttait contre lui-même, je le sentais. Il était normal de réfléchir à notre travail mais je ne voyais pas d'autre solution : je refusais un éloignement entre nous.

- On fera attention comme on a dit mais la différence est que... tu es officiellement avec moi maintenant, déclarai-je clairement. 

Je lui pris la main avec fermeté, encore agacé par l'idée de Stéphane tentant de le reconquérir. 

- Et c'est moi qui suis jaloux apparemment ! rétorqua-t-il, sournoisement. 

- Oh c'est bon, râlai-je légèrement. N'oublie pas que je fais de la boxe alors qu'il ne s'approche pas trop de toi, ni personne d'autre d'ailleurs...

Il soupira, mi-exaspéré mi-satisfait par mes propos. 

- Je vais te déposer, il est tard, dis-je, alors que je désirais par dessus-tout prolonger ce moment.

- Il ne faut pas qu'on nous voit ensemble, souligna-t-il, prudent.

- Ne t'inquiète pas, attends-moi ici, lui dis-je, en déposant délicatement mes lèvres sur le dos de sa main.

Il acquiesça, troublé par mon geste. Je lui souris puis dévalai la pente, le coeur battant. Je me sentais pleinement vivant en cet instant. J'étais tellement heureux que j'avais l'impression plus de planer que de courir.

C'était donc ça la folie de l'amour...

En arrivant sur les lieux, beaucoup de voitures étaient déjà parties. J'enfilai ma veste, et fis rouler silencieusement ma moto, histoire de ne pas attirer l'attention sur moi. 

- Jordan ?

Eh merde...

Je me retournai et sans grande surprise, me trouva nez à nez avec Noélie.

- Tu es toujours là ? me demanda-t-elle, étonnée. Je pensais que tu étais rentré depuis longtemps.

- Je me suis promené, c'était agréable, dis-je avec persuasion. 

- Oh, d'accord... tu voulais réfléchir par rapport à ce que je t'ai dit je suppose ?

Elle semblait déterminée à ne pas lâcher l'affaire.

- Ecoute... je te le dis franchement : n'espère pas après moi. Je ne suis pas intéressé, je suis vraiment navré. S'il te faut prendre de la distance vis-à-vis de moi, ne t'en fais pas, je ne t'en voudrais pas. 

Elle avait l'air... trahie. Elle ne s'attendait pas à être éconduite apparemment.

- Mais Jordan... on s'est rapprochés ces derniers temps, j'ai cru que... ça signifiait quelque chose.

Parti pris pour l'amour - Bardella X AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant