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PDV Gabriel

J'étais hors d'atteinte.

Le choc. Le déni. 

J'avais appris la nouvelle par les médias. J'avais du garder la face au bureau alors que je sentais mon monde s'écrouler. Comment cela avait-il pu arriver ? Et depuis quand Jordan faisait de la moto ? 

Pourquoi avait-il fallu que cet accident lui arriva à lui ? 

- Gabriel ? Tu nous écoutes ?

Tout le monde à table m'observait. Le président, Max, Charlotte, Valery, tout le monde attendait ma réponse alors que la seule chose que je souhaitais était de me rouler en boule sur le lit afin de contenir cette douleur dans mon coeur. 

- Oui pardon. 

- Tu n'es pas très concentré en ce moment Gabriel. C'est la fin de l'année, c'est vrai et on est tous épuisés mais plus vite on bouclera le travail et plus vite on pourra profiter, reprit durement Valery.

J'acquiesçai et m'efforçai de rester sérieux tandis que je souffrais physiquement. 

* * * 

C'était le soir. 

Le soir où il m'avait donné la lettre. 

Le motard que j'avais aperçu.

C'était lui. Jordan.

Je toussai afin de masquer mon trouble face à cette révélation.

- Très bien, mes chers. Nous avons terminé pour aujourd'hui ! Je vous souhaite de très bonnes fêtes à tous ! conclut Monsieur le président.

Nous échangeâmes encore quelques minutes sur des sujets plus légers puis nous prîmes enfin congé. Je rentrai avec Max et Charlotte qui me connaissaient bien et qui se doutaient que quelque chose me tracassait. 

- Tu vas passer les fêtes avec ta famille Gabriel ? Tu ne seras pas seul, n'est-ce pas ? 

- Oui oui, je serai avec eux, les rassurai-je.

- N'empêche, ce qui est arrivé à Jordan Bardella est triste... en pleine période de fêtes en, plus, ça ne doit pas être évident à gérer pour ses proches, lâcha subitement Max .

Je tentai de ne rien laisser paraître mais je commençais à paniquer. Au fond, je me sentais coupable car s'il n'était pas venu ce soir-là, il n'aurait pas eu cet accident. Il n'aurait pas eu cet accident et il ne serait pas à l'hôpital, luttant pour sa vie.

- Oui, c'est triste, me bornai-je à répondre. 

Max se tut, perméable surement à ma tristesse refoulée. 

- Bonne soirée à vous deux, bonnes fêtes, les saluai-je, peinant à mettre de la légèreté dans ma voix.

- Merci toi aussi beau gosse, me dit Charlotte. Hésite pas à appeler si besoin.

- Fais attention à toi Gabriel, renchérit Max, le regard compatissant. 

Je sortis rapidement, ne souhaitant pas craquer devant eux à cause de leur douceur. Je regardais la voiture s'éloigner au loin, et l'image de Jordan s'éloignant en moto revint subrepticement dans mon esprit.

Parti pris pour l'amour - Bardella X AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant