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PDV ???

- Alors ? Tu as pu te réconcilier avec lui ?

- Non. Écoute... je préfère en rester là...

- Comment ça ?

- Je veux qu'on arrête. Je vais partir pour les Etats-Unis et je veux mettre tout ça de côté maintenant. 

- Ok... de toute façon tu ne m'es plus d'aucune utilité..

Je souris en imaginant son air blessé derrière le téléphone.

- Va te faire voir...

Elle raccrocha rageusement ce qui me déclencha un petit rire. Qui s'estompa bien vite en songeant que je n'avançais pas et que Jordan continuait à surfer sur une vague d'allégresse. Néanmoins, je restai confiant : tôt ou tard, je trouverais un moyen de le nuire...

* * * 

PDV Gabriel 

J'étais arrivé dans les loges avant le grand débat avec Jordan. À mon plus grand déplaisir, Kévin était déjà présent et me lorgna avec une moue sur les lèvres. Max était avec moi et j'avoue que cela me rassurait un peu de savoir que je n'étais pas seul avec lui.

- Monsieur Attal... lança-t-il, à croire qu'il souhaitait enterrer la hache de guerre. 

Je répondis à peine à sa poignée de mains et laissai mon visage au bon soin de la maquilleuse. 

Un certain malaise s'installait progressivement entre les deux hommes et je fermai les yeux pour me focaliser sur mes propres émotions, me préparant pour le débat à venir. Quelques minutes plus tard, j'étais presque prêt et me regardai une ultime fois dans le miroir.

- Gabriel... je dois répondre au téléphone, je te laisse un moment, de toute façon tu ne vas pas tarder à aller sur le plateau, ça te va ? Ou préfère-tu que je reste ? hésita Max, d'une voix mal assurée. 

Je sentais que c'était un appel important pour lui et je comprenais sa demande.

- Ne t'inquiète pas, tu peux y aller, à toute à l'heure, le rassurai-je.

J'étais capable de faire face à Kévin, je n'avais plus peur de lui. Il était vrai cependant que le petit garçon en moi restait terrifié par les souffrance qu'il avait engendrées... 

Nous étions face à face et je gardais les sourcils froncés, tandis que je lissais le col de ma chemise.

- Tu es prêt ? me demanda-t-il, faussement soucieux. 

Je tournai la tête vers lui, répondant franchement :

- Ah ?  parce que ça t'intéresse de savoir si je suis prêt pour le débat ? 

- C'est mon travail. Je fais mon travail, il faut savoir dissocier le pro du perso non ? contra-t-il, bizarrement agacé.

- Je ne veux aucun lien direct avec toi que ce soit pro ou perso, surtout en sachant quelle genre de personne tu es, sifflai-je, en me mettant bien en face de lui. 

Il eut un sourire en coin, qui montrait très bien que mes paroles lui passaient au-dessus. 

- D'ailleurs pourquoi tu continues de t'immiscer dans ma vie ? Que cherches-tu ? À me détruire ? Ça ne t'a pas suffi ces années où l'on était gosses ?

Malgré moi, le sentiment d'injustice se sentait dans ma voix et il écarquilla les yeux, surpris ma fougue. 

- En vérité... tu m'insupportes Gabriel et je n'aime pas les gens comme toi. 

- Dans ce cas, ne fais pas en sorte d'être dans ma vie ! Tu t'en porterais bien mieux et moi aussi ! Pourquoi revenir me faire chier après tant d'années ? Tu ne vois pas que ça te porte aussi préjudice ?

Parti pris pour l'amour - Bardella X AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant