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PDV Gabriel 

Pour la première fois depuis très longtemps, mon sommeil fut réparateur. Près de Jordan, je me sentais bien. Je pus admirer ses traits magnifiques pendant de longues minutes et je crus que mon coeur allait exploser en réalisant qu'il pouvait être autant attaché à moi que moi à lui. 

Je fis attention à ne pas trop faire de bruit et allai lui préparer un petit-déjeuner rapide. La matinée était quand même bien avancée et il fallait qu'on se présente au travail. Le stress commença à monter, doublée d'une joie indicible de l'avoir près de moi dès le matin.

J'aimerais me réveiller dans ses bras tous les jours, me surpris-je à penser.

Un bruit dans la salle de bain me confirma qu'il était bien réveillé et quelques minutes plus tard, il se présenta les cheveux humides, un grand sourire aux lèvres.

Je pouvais tomber amoureux de lui tous les jours...

- Bonjour tu as bien dormi ? lui dis-je alors qu'il m'enlaçait tendrement.

- Merveilleusement bien et toi ? 

- Moi aussi.

Nous restâmes quelques secondes ainsi et je regrettai déjà le moment où il devrait s'en aller.

Nous mangeâmes en silence, il n'arrêtait pas de me lancer des petits sourires, à croire qu'il était tout aussi heureux que moi. 

- Il faut que j'y aille... je dois passer à l'appartement avant d'aller au QG, asséna-t-il, le ton lourd.

Je hochai la tête : le sentiment de manque m'envahissait déjà le coeur.

- Alors... bonne journée... on se parle plus tard ? hésita-t-il, alors qu'il allait remettre son masque.

Je restai muet. Je savais que si j'ouvrais la bouche, je laisserais ma peine s'exprimer.

- Gabriel ?

Il sonda mes yeux en quête de réponses. Puis il soupira tristement et me fit un câlin.

- Tu me manques déjà... j'aurais aimé que les choses soient différentes et qu'on puisse rester tout le temps ensemble... mais...

- C'est bon, le coupai-je. On se parlera plus tard. Et on se reverra plus tard aussi, il faut faire attention, dis-je, avec raison alors que je n'en pensais pas un mot.

Je désirais le garder auprès de moi, voilà la vérité.

Désemparé, Jordan m'embrassa sur le front et remit son masque. Je ne pus m'empêcher de sourire.

- Va conquérir  le monde, me moquai-je.

Il pouffa et répondit avec ardeur.

- La seule chose que je vais conquérir c'est ton coeur.

J'eus des soubresauts dans mon estomac en entendant ceci. Je ne pus rien rétorquer tant j'étais troublé.

- Bonne journée, mon ange, conclut-il sournoisement. 

Le coeur battant, je le regardais partir et me sentis subitement perdu dès qu'il fut hors d'atteinte. Une impression de déjà-vue titillait mon cerveau : je le regardais partir et... je le perdais. Je ne savais pas pourquoi j'avais sensation : était-ce lié à son accident ? ou était-ce juste une manifestation irrationnelle de mon esprit ? 

Je secouai la tête et me ressaisis : je devais me préparer pour aller à Matignon. Je devais rester concentré même si Jordan me manquait déjà terriblement.

* * * 

J'avais plusieurs taches à faire et la plus importante était l'émission de ce soir sur BFMTV. Les questions de l'éducation me tenaient particulièrement à coeur et comme d'habitude je savais comment formuler mes idées et argumenter certains projets. 

Parti pris pour l'amour - Bardella X AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant