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(PDV Gabriel)

Mon coeur manqua un battement en entendant ces mots sortir de sa bouche. Et c'était quoi cette manie de me surnommer Monsieur le professeur... C'était déconcertant. 

Attendez... Cette allusion me disait quelque chose : 

" Vous méritez que je vous punisse pour la façon dont vous vous êtres adressé à lui... devant moi." 

Je lui avais dit ça... le soir où c'était à mon tour de perdre la raison... Purée... Y'avait encore des dossiers comme ça ?

- J'ai faim, lâcha-t-il, en commençant à me tirer vers lui.

- Bardella, attendez, vous allez me faire tomber. N'oubliez pas que c'est vous le plus fort d'entre nous deux.

Il s'arrêta net.

- Le vrai Attal ne m'aurait jamais sorti un truc comme ça, donc vous n'êtes pas réel, déclara-t-il, en souriant bêtement. 

Je ne tentai même pas d'argumenter avec lui et l'emmenai jusqu'à ma voiture. J'avais son adresse. Il rentrerait sain et sauf chez lui. Et on sera quittes. 

Je l'installai sur le siège passager et bouclai sa ceinture. Il me dévorait littéralement du regard, à croire que je pouvais être son repas.

- J'aime une toute autre marque de ceinture Attal... murmura-t-il, dans mon oreille.

Je rougis fortement. Même quand il était dans cet état, il avait de la répartie. 

- Arrêtez avec vos commentaires salaces Bardella, sinon je vous laisse sur le trottoir. 

II sourit, laissant voir ses fossettes. Je relevai subitement la tête, car on était trop proches et dans l'élan me cognait un peu à l'habitacle.

- Même si vous me laissez sur le trottoir, je vous prendrai la tête, argua-t-il.

- Vous me provoquez Bardella, dis-je, le regard sombre. 

- Vous ne pouvez rien me faire, vous n'êtes pas réel, conclut-il, en se calant bien dans le siège.

Je levai les yeux au ciel et fermai la portière. Il y avait des gens qui arrivaient au loin alors je me dépêchai. Heureusement que tous les vitres étaient teintés. Je devais faire attention... Il était déjà tard... À l'intérieur, l'ambiance était tamisée et il s'amusait à jouer avec ma radio.

- Arrêtez de toucher la radio, j'ai l'impression que je suis avec un enfant, repris-je, mi-agacé, mi-attendri en voyant son petit air curieux. 

- Alors éduquez-moi, lâcha-t-il, d'un ton lourd de sous-entendus, tout en continuant de jouer avec. 

Je ne sus que rétorquer et je pris la route, sous ses prunelles inquisitrices. 

- Mangez le reste du chocolat si vous avez faim, lançai-je quelques minutes plus tard.

Il ne se fit pas prier. Je tentai de me concentrer sur la route mais il y avait quelque chose d'étonnamment sexy dans sa manière de manger.

Reprends toi Gabriel...

- N'oubliez pas de boire de l'eau pour vous hydrater.

- Oui Monsieur le professeur, répéta-t-il.

- Arrêtez avec ça... 

- D'accord Monsieur le professeur.

Il vida le reste de la bouteille et  il tapa tout d'un coup dans ses mains. Je faillis faire une embardée. 

- Youhou ! C'est mon anniversaire ! 

- Putain Bardella ! Arrêtez sinon on va finir dans le fossé ! m'écriai-je, courroucé.

Parti pris pour l'amour - Bardella X AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant