Chapitre 1, Attal

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Gabriel faillit être en retard pour son embarquement, ce qu'il ne pouvait pas se permettre avec tant de responsabilité, d'autant plus qu'il avait un Conseil des ministres, dès son retour à Paris. Le planning était serré.

Après 6 mois en tant que ministre de l'éducation, Emmanuel Macron venait de nommer Gabriel Attal premier ministre. Ce dernier en était ravi, d'autant que celà montrait un semblant d'affection que le président portait à son égard.

Heureusement pour lui, il arriva juste à temps à l'aéroport de Marseille, escorté par la sécurité, et put embarquer. Lorsqu'il arriva à son siège en classe affaire, le passager qui serait son voisin pour 1h30 de vol était déjà installé dans le siège le plus proche, de l'autre côté de l'allée les séparant. Gabriel ne le regarda même pas et s'assit, soulagé d'être à l'heure dans son programme. Cependant, son voisin, lui, comptait bel et bien lui prêter attention.

— Bonjour. Dit-il après un raclement de gorge pour attirer l'attention du premier ministre.

Gabriel tourna la tête et fut surpris de découvrir Jordan Bardella, président du Rassemblement National et député au parlement européen contre qui il avait eu l'occasion de débattre de nombreuses fois. Il avait trouvé son adversaire intelligent et charismatique mais n'avait pas cherché à le connaître plus que de raison. Mais avant même tous ces débats, il s'était déjà retrouvé par hasard à côté de lui lors d'un trajet en avion, bien qu'ils n'avaient pas encore le prestige de voyager en classe affaire. L'univers avait un drôle de sens de l'humour. Était-ce un espèce de running gag ?

— Bonjour, excusez-moi je ne vous avais pas vu. S'empressa-t-il de répondre.

— On dirait que l'on se retrouve souvent dans cette situation tous les deux, s'amusa son ennemi.

— C'est ce qu'on dirait, répondit Gabriel avec un sourire crispé.

— Je pourrais presque croire que vous le faites exprès.

Le premier ministre haussa un sourcil.

— J'ai plutôt l'impression que c'est vous qui me suivez.

Jordan Bardella ricana puis soupira.

— Certains pourraient dire que c'est le destin qui nous met toujours sur la même route.

Sur quel terrain voulait t-il l'emmener, Gabriel ne le savait pas et ne voulait pas le savoir. Il répondit très froidement.

— Je ne crois pas au destin.

— Allons, allons, faisons une petite trêve.

Il lui tendit la main qu'Attal serra après une seconde d'hésitation. Le sourire de Jordan s'agrandit.

— Ça va ? Demanda t-il familièrement.

— Parfaitement bien, et vous ?

— Très bien. Félicitations pour votre promotion.

Gabriel ne savait pas si Jordan était ironique ou s'il le pensait vraiment. Il se contenta de hocher la tête. Il sortit son téléphone de sa poche, pensant que l'échange s'arrêterait ici, en réalité il n'en avait que faire de discuter avec cet homme. Il le respectait mais ses opinions n'étaient pas du tout en accord avec les siennes.

— Vous devez être content. Insista jordan.

Le premier ministre tourna la tête de nouveau et haussa les sourcils.

— Pardon ?

— Vous devez être heureux de votre nouvelle position à la tête du gouvernement.

— Ah, oui en effet je le suis. C'est une concrétisation. Et vous, j'ai cru comprendre qu'on ne vous voyait pas beaucoup au parlement européen, ce rôle vous plaît-il vraiment ?

Tout est permis en politique (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant